#gestes&usages #07 | suite et fin

Tenir la fourchette de la main gauche et le couteau de la main droite ou comment empêcher un gaucher de manger de la viande quand il y en a dans son assiette. Pour tout le reste, j’obéis à tout, comme faire ses devoirs sans jamais écrire de la main droite et avec le temps n’en avoir même plus conscience. Ombre de moi, ce que je dois n’est qu’une suite de nombres : 102€,76, 13€,49, 18€,00, 34€,99, 225€,00, 183€,54, 12€ 90, 114€,40. Suite incompressible d’abonnements divers, de prélèvements automatiques, de croquettes pour chat. Si, à ma mort, je garde le silence, les créanciers n’en sauront rien et je devrai encore. Poursuivre, fantôme. Obéir en n’étant plus. Pour les chats au moins.

A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

11 commentaires à propos de “#gestes&usages #07 | suite et fin”

  1. « ce que je dois n’est plus qu’une suite de nombres » c’est joli cette phrase – mélancolique un peu (tiens dans nombre il y a ombre). Merci Ugo de rappeler la dimension économique du devoir. Est-ce que le fait payer de la main gauche plutôt que de la droite a une incidence sur l’addition?

    • Le signe décimal en français est la virgule. Elle n’est ni précédée ni suivie d’une espace. C’est l’usage que recommandent l’ACNOR, l’ISO, l’AFNOR et le BNQ.
      Les décimales ne sont jamais séparées de l’unité. On écrit donc :1,50 m (et non 1 m,50 ni 1 m 50)
      3,25 km (et non 3 km,25 ni 3 km 25);
      Merci Piero. Désolé. Mais trop paresseux pour corriger. Et puis je dois avouer que pour moi les virgules sont un peu comme les pièces jaunes : je ne sais jamais quoi en faire et donc je les éparpille souvent de manière hasardeuse, pour respirer.

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