Nuit noire

J’avance dans la pénombre, j’aperçois à peine mes mains. La lune est cachée par les nuages, les éclairs jaillissent et me laissent entrevoir le paysage qui m’entoure quelques fragments de secondes. Il pleut, l’eau coule sur mon visage et se mêle à mes larmes salées. Je marche les mains en avant pour éviter les obstacles, je trébuche sur les racines qui courent sur le sentier. Les arbres qui m’entourent paraissent immenses, je n’en voit pas la cime. Il y’en à tellement, je ne vois rien d’autres que des branches et des feuilles à perte de vue.

Je commence à courir, je hurle, personne ne m’entend… Je glisse sur la terre mouillée, me rattrape à une branche, elle se brise sous mon poids, je m’écroule dans la pénombre et dévale une pente. Les cailloux me griffent le corps, mes vêtements se déchirent sur les rochers. Je pleure de plus belle, je suis aussi sombre que la nuit, recouverte de boue et de mousse… Je suis perdue… Je m’allonge au sol… Je ne sais même plus si mes yeux sont ouverts ou fermés…