OU_BIEN_ALORS

ou_bien_alors : making of

je ne suis pas allé en ville, je n’ai pas observé à la loupe des photos, j’ai pris ma table de petit déjeuner comme maquette de ville ou de bout de monde, j’ai exploré ensuite ma maquette de ville ou de bout de monde avec ma petite caméra, ça a donné lieu à 3 vidéos « outils de travail », comme des notes prises dans un carnet, elles sont visibles sur youtube, elles sont accompagnées d’un commentaire expliquant en quoi filmer ma table de petit déjeuner a généré, par la suite, du texte, un bout de fiction, à lire ci-dessous si l’envie vous en prend.

ou_bien_alors : la vidéo

https://youtu.be/997oZQkDmYk

ou_bien_alors : le fragment de fiction

(…) OU BIEN ALORS en passer par devant (…) « simplement par devant » disait peterzhak (…) suggérant, une fois de plus, à flyorov et aux adeptes des « plans b c ou z » et des « cassements de tête », de laisser de côté les « plans b c ou z » et les « cassements de tête » (…) l’audacieux perterzhak n’aimant rien de moins au monde que les « plan b c ou z » et les « cassements de tête », préférant, quant à lui, « et de loin », s’en tenir à « plan a », revenir à « plan a » (…) revenant, alors, à « plan a » (…) l’audacieux peterzhak et tous ses acolytes, les adeptes du « plan a », tâchant, une fois de plus, de convaincre flyorov, le prudent flyorov, et tous ses acolytes, les adaptes des « plans b c ou z » et des « cassements de tête », d’en revenir à « plan a » (…) de rejoindre calot vert comme une pomme, simplement posé, à l’envers, dans l’herbe sèche, à proximité de sa tour, « sans cassement de tête », par espèce de route, rectiligne, en espèce de bitume (…) espèce de route, rectiligne, en espèce de bitume demeurant, « jusqu’à preuve du contraire », le plus simple des plans pour atteindre, « simplement », « sans se casser la tête », calot vert comme une pomme, simplement posé là, depuis toujours, n’ayant jamais servi de toit à sa tour circulaire, en verre, scintillante au soleil (…) OU BIEN ALORS ayant servi de toit, simplement de toit, à sa tour circulaire, en verre, puis ayant été démonté, on ne sait pas pourquoi (…) et simplement laissé là, dans plaine sèche, morne et morte, « curieusement rectangulaire » disait peterzhak (…) « le but étant, tout de même, de rejoindre, au plus vite, au plus court, calot vert comme une pomme, simplement posé là, à l’envers, à proximité de sa tour scintillante au soleil, non ? » (…) « non ? » (…) disait peterzhak (…) pérorant depuis des heures, balayant, d’un revers de la main, les « plans b c ou z » et les « cassements de tête » (…) ne voyant pas pourquoi, en raison de bâche blanche, gigantesque, de présence de bâche blanche, gigantesque, claquant au vent, balayant, depuis des jours, espèce de route en espèce de bitume, il faudrait renoncer à « plan a » (…) n’en pouvant plus, quant à lui, de ces « cassements de tête » (…) préférant, quant à lui, « rentrer au centre » plutôt que de rester dans plaine morne et morte battue par le vent à se « casser la tête » disait peterzhak (…) le prudent flyorov et ses acolytes se cassant la tête, depuis des jours, à élaborer « plan b c ou z », depuis plaine morne et morte, plutôt que « d’aller voir sur la bête » (…) l’audacieux peterzhak étant plutôt adepte « d’aller voir sur la bête » (…) de rejoindre, au plus vite, espèce de route en espèce de bitume et bâche blanche (…) puis de voir, « sur la bête », comment se glisser, « simplement », sous bâche blanche (…) l’audacieux peterzhak ayant étudié l’affaire (…) sortant de sa poche, de son pantalon, ses papiers de soie griffonnés (…) peterzhak griffonnant « des choses », toujours « des choses » (…) ne pouvant s’empêcher de « griffonner des choses » (…) des pensées ou des remarques (…) élaborant des « plans a b ou c » sur papiers de soie soigneusement griffonnés (…) ou notant des calculs (…) calculant, dix fois de suite, qu’il serait possible, en rampant ras-du-sol, de se faufiler sous bâche blanche, « en raison de nos poids » (…) suffisants, d’après ses calculs, à « nous clouer au sol » (…) le but étant de se faufiler sous bâche blanche en rampant ras-du-sol, rapidement, sans que bâche blanche, l’effrayante bâche blanche, « nous emporte au loin ou nous râpe la gueule pas vrai ? » disait peterzhak, aimait encore à dire peterzhak (…) 

(…) « OU BIEN ALORS en passer par derrière » coupait flyorov, laisser de côté le « plan a », le plan route, l’accès direct à calot vert comme une pomme, le prudent flyorov suggérant un « plan b », audacieux, jaugeant l’affaire, la retournant, dix fois de suite, en tête, laissant d’abord peterzhak « pérorer », penser à haute voix, tâcher de convaincre les craintifs et craintives, les peureuses, ceux et celles qui, malgré tout, malgré les « calculs à l’appui », les gribouillis, scrupuleux, de peterzhak, les observations « sur le terrain », ne se verraient pas, quant à eux, ramper ras-du-sol, sous bâche blanche battue par les vents, balayant la route de ses grands pans lourds, et risquer leurs peaux, concrètement leurs peaux, les pans lourds de bâche blanche devant cuire, brûler, si l’on pourrait dire, « toutes les chairs jusqu’à l’os », tant les pans de bâche blanche brûleraient, à coup sûr, « toutes les chairs jusqu’à l’os », à mesure que bâche blanche passerait sur les corps (…) « OU BIEN ALORS en passer par derrière » dirait flyorov, le prudent flyorov, (…) « négliger la plan a, le plan peterzhak » dirait flyorov, coupant court à nos discussions, « et passer derrière », enfin voir derrière, explorer derrière, flyorov voyant quant à lui dans bâche blanche balayant la route, érodant les sols, l’occasion unique d’explorer derrière (…) ne voyant pas pourquoi repousser derrière (…) une fois de plus (…) explorer derrière, ce qu’il y a derrière, étant revenu « dix mille fois sur le tapis », peterzhak lui-même, la dernière fois, remettant « dix mille fois derrière sur le tapis », revenant sans cesse sur nécessité, un jour, une fois, d’explorer derrière, d’arrêter de « penser devant », de perdre des fois des jours à « penser devant », « comme s’il nous fallait » avait dit peterzhak, « dix mille fois peterzhak », « trouver le chemin le plus court, le chemin le plus sûr, en pensant devant », comme si, en raison de je ne sais pas quoi, on écarterait derrière, d’emblée, ne penserait pas derrière alors que derrière, peut-être derrière, serait « un chemin sécure », une « voie directe, sans obstacle et sans heurts » insistait peterzhak, regardant flyorov, le prudent flyorov, dans les yeux, le prudent flyorov détournant, alors, le regard et fuyant ailleurs (…) écoutant peterzhak mais fuyant ailleurs (…) ne voulant, à l’époque, rien savoir de derrière, du « monde de derrière », tant le monde de derrière « nous serait inconnu, nous serait un détour », flyorov n’imaginant pas explorer derrière sans détour, flyorov nous voyant mal parcourir derrière « innocemment », sans tenter de percer « les mystères de derrière » (…) flyorov aimant dire, à l’époque, combien explorer derrière, les mystères de derrière, nous prendrait « dix mille ans » (…) flyorov aimant rappeler, à cette époque, les raisons pour lesquelles nous serions dans plaine rase et herbeuse battue par les vents (…) flyorov, à l’époque, aimant rappeler à peterzhak, konstantin peterzhak, que peterzhak, konstantin peterzhak, ne serait que peterzhak (…) flyorov, à l’époque, aimant rappeler que flyorov, georgy flyorov, serait flyorov, georgy flyorov (…) « compris ? » disait-il encore (…) « compris ? » (…) « compris ? » (…) « bien » (…) flyorov décidant, alors, à l’époque, d’en passer par devant, de négliger, une fois de plus, derrière, tant il semblait, à l’époque, à flyorov, de choisir la voie « la plus simple et rapide », de rejoindre, dès lors, au plus vite, l’espèce de route, rectiligne, en espèce de bitume menant droit à calot vert (…) calot vert comme une pomme étant tout de même l’objectif, « non ? » disait-il encore (…)

A propos de Vincent Tholomé

Auteur performeur, biodégradable, biodégradé, s'enduisant l'été abondamment de crème solaire, multicouche l'hiver, rasant les murs l'automne parce qu'il craint le vent et les tempêtes, heureux comme une plante au printemps. Ses derniers livres ? MON ÉPOPÉE (Lanskine éditions) et QUARANTE JOURS DANS LA VIE DE ROCCO MCCALL (Maelström Réévolutions). Travaille actuellement à TERRES RARES, le livret d'un opéra qui, croisons les doigts, verra le jour en avril 2022. Un site ? http://uranium.be/monepopee/ consacré au livre éponyme et réalisé avec Gauthier Keyaerts, comparse dans le duo sono-verbal VTGK. Voilà. C'est tout pour aujourd'hui.

10 commentaires à propos de “OU_BIEN_ALORS”

  1. Merci à vous de faire cadeau de votre outil d’écriture, du décor dressé de cette surprenante fiction

    • haha ! tout est possible avec eux ! en tout cas moi je sais qu’à la place des acolytes, je les laisserais se dépêtrer tout seuls et j’irais voir ailleurs ! y a tout de même autre chose à faire dans la vie que de discutailler des biscuits soviétiques ou de la meilleure façon de rejoindre un calot vert comme une pomme, non ?

  2. Un post exotisme ancré dans maintenant c’est aujourd’hui que ça se passe … Pfff … Super

  3. Je suis drôlement contente car jamais de ma vie je ne m’étais promenée sur un chemin de table à courir l’aventure entre bol, mug et verres…. Voilà, vertigineux Vincent, qui est fait et qui fait comprendre quelque chose de ce 3D que pour ma part je n’ai abordé qu’en plan fixe ! bon et puis la suite, la méthode transplantée dans le monde de Flyorov et Peterzhak…. Je suis sans voix