Parpaings (version pour le bouquin)

devant il y a un enfant qui avance avec peine devant il y a un enfant qui peine devant il y a un enfant en haillon devant porte un tee-shirt qui a dû être rouge devant il a un tee-shirt troué devant l’enfant a des traces de gale devant il en a sur les jambes devant l’enfant est pieds nus devant il marche sur le sable sali devant dans les traces des camions devant dans les traces des voitures et devant c’est tombé sur lui devant cet enfant pas de chance devant nous avançons en scooter devant nous devant pas de casque devant nous sortons du quartier devant le sol devient bitume devant nous sortons du quartier devant nous nous souvenons de l’enfant et pleurons

devant nous quittons la voiture devant nous filons vers les portes devant nous choisissons les fruits devant c’est lumineux devant c’est coloré devant on piochera dans des livres devant des réflexions à propos des changements climatiques devant il y a même un espace devant les enfants peuvent jouer devant on dit manipuler devant ils peuvent les colorier devant les enfants restent sous la responsabilité devant des parents devant nous pouvons approcher devant carte fidélité devant nous aimons regarder devant nous choisissons local devant choisissons responsable devant choisissons en conscience devant choisissions éthique-bio devant choisissons max-havelard devant appelons les enfants devant des gens rentrent devant quant à devant

devant encore nous avons les pieds enfoncés dans le sable devant encore nous sommes au bord de l’eau devant encore nous mangeons des crevettes devant encore nous mangeons des brochettes devant encore avec une dame toubab devant encore qui a refait sa vie devant encore la voilà elle revient devant encore avec la bière locale devant encore le soir est long étrange devant encore pourquoi étrange devant

nous émettons des souhaits devant encore échangeons des propos devant encore questionnons nous étonnons devant encore un peu de vent des rides étranges sur l’eau devant encore pas de moutons mais la mer n’est pas calme devant encore ou de l’autre côté la piste orange les hauts murs le minaret devant encore le silence des chiens devant encore repères à talibés devant encore rhododendrons villas carcasses devant encore chats faméliques devant encore boutiquiers devant encore ouverts la nuit devant encore le silence ou parfois la télévision devant encore bruit des groupes électrogènes devant encore quand le distributeur d’électricité n’est pas à la hauteur devant encore les gens se plaignent ou s’habituent devant encore ça dépend devant encore les talibés aussi devant encore on finit par s’y faire devant encore leur repère est à l’étage devant encore sur une chape en béton devant encore ils dorment là comme des petits animaux devant encore ils vont mendier devant encore ils doivent rapporter tant de leur journée devant encore leur conserve rouillée devant encore leurs pieds nus leurs jambes salies leur tee-shirt cambouis devant encore leur innocence et leur errance devant encore dans le quartier dans la ville devant encore un trafic à l’échelle du pays devant encore des pays voisins même devant encore c’est révoltant devant encore nous mangeons des crevettes devant encore nous sommes au bord de l’eau devant encore des brochettes devant encore nous nous souvenons de l’enfant et pleurons

A propos de Mateo London

J'aime lire, marcher, me promener à vélo. J'aime raconter des histoires. J'aime les contes orientaux. J'aime la philosophie. J'aime un peu la poésie sonore. J'aime travailler. J'aime apprendre. Il y a aussi plein de choses que je n'aime pas. http://mateolondon.wixsite.com/mateolondon