#photofictions #01 l le pot de moutarde

La photographie a été prise le 19 juillet 2022 à 12h16 avec un iPhone 11. Je n’ai pas eu à effectuer de réglage particulier étant donné que je me suis servi de l’application embarquée. Toutefois, je peux préciser les informations suivantes. Objectif grand angle 28mm, f 1.8, iso 250 à 1/50s. La photo à un format 2268×4032 et pèse 1,6 Mo. Ce jour, le 19 juillet 2022, nous étions au cœur d’un épisode caniculaire et il faisait 39 degrés. Le cycle d’atelier d’écriture sur quarante jours tournait à plein régime et les ordinateurs surchauffaient. François Bon, un peu plus tôt dans la journée ou dans la nuit précédente, avait publié sur Facebook des photos montrant son installation de fortune pour pouvoir maintenir le rythme quotidien de propositions d’écriture sur la ville. La photographie prise ce 19 juillet était conçue pour apporter une solution technique à la surchauffe et destinée à être postée sur Facebook. J’ai ouvert le frigidaire, retirer un étage de celui-ci pour y poser mon ordinateur. J’ai ensuite posé une chaise devant et ainsi proposé qu’il était possible de continuer à travailler au frais. Avant de déclencher, j’ai retiré le ketchup. Aujourd’hui on peut voir sur la photographie que je n’ai pas pensé à retirer la bouteille de Coca-Cola zéro et que j’ai oublié le pot de moutarde. En dessous de l’ordinateur, il y’a deux brocs contenant de la limonade maison préparée le matin même avec du jus de pamplemousse. Peut-être, pouvons-nous parler de pamplemoussade pour cette boisson dont je me rappelle encore la fraîcheur bienfaisante. J’ai pris deux photos. Une première de côté et celle-ci, de face, plus directe que j’ai posté quelques minutes plus tard après quelques modifications basiques à l’aide de l’outil baguette magique. La photo a été postée. Rapidement un premier commentaire de Helena Barosso disait La nécessité aiguise l’ingeniosité. Quelques minutes plus tard François Bon postait On comprend mieux pourquoi la France manque de moutarde. Réflexion qui m’a fait rire. Je voulais aussitôt répondre – étant au fait des pénuries causées par la guerre en Ukraine, bien que ne fréquentant pas les supermarchés – feignant le spéculateur dans toute sa splendeur, j’aurais répondu que je la vendais ma moutarde au plus offrant. Cependant, une pensée plus intense s’empara de mon esprit, je me rendis compte de ce qu’un frigidaire pouvait receler d’intime. J’ai répondu Je me rend compte qu’il n’y a pas plus intime qu’un frigo. S’en est suivi un échange très riche sur le contenu des frigidaires et la condition des auteurs.

Un frigidaire ouvert contenant diverses produits alimentaires et un ordinateur portable. Au premier plan une chaise.

A propos de Romain Bert Varlez

J'écris pour mieux lire.

9 commentaires à propos de “#photofictions #01 l le pot de moutarde”

  1. Bonjour Romain
    Tout est là, dans mon souvenir : la photo et tout ce qui a tourné autour d’elle cet été.
    Merci pour ton rappel !

  2. Oui, je m’en souviens ! Et pourtant je n’ai pas été très régulière sur l’atelier cet été. J’ai entendu cet après-midi que la pénurie de moutarde n’a rien à voir avec la guerre en Ukraine, mais vraiment avec le réchauffement (le dôme de chaleur au Canada en 2021) et l’abandon progressif de la production de graines de moutarde en France. On pourrait poursuivre ou reprendre la conversation sur le contenu des frigos, la désindustrialisation, la crainte de manquer…

  3. Oh oui je me rappelle cet échange « moutarde » au cours d’un Zoom.
    Intéressante l’idée de photographier l’intérieur de son frigo. Et pourquoi pas tenir le journal de son frigo ! Un témoignage de notre alimentation et bien au delà d’une façon de vivre. Merci

  4. ah ça tombe bien, les allusions au pot de moutarde dans le zoom m’avait un peu échappées… Un texte très frais et piquant en somme, très entrainant… (la pamplemoussade, vraiment joli…)