Rien comme autre monologue mais en son for intérieur…

Rien qui ne vienne d’elle, tout à capter du vaste monde et, pour cela, les deux larges ouvertures n’ont rien de trous béants, ce sont deux aspirations immenses et vibrantes, sur lesquelles prennent leur essor de palpitantes ailes de nez.

En son for intérieur : un tapis se déroule, il est rouge et de tissu épais, il recèle dans ses plis tout ce dont les jeunes filles ont rêvé en pensant à l’antre secrète des djinns, avec les dangers aussi et les plis du tapis qui forment parfois de grandes montagnes que même les avions auraient peut-être du mal à franchir.

_ Croyez-moi, monsieur Mansa Tubab, je suis bonne candidate. Excusez-moi, monsieur Mansa Tubab, je vous appelle ainsi comme le faisaient ma mère et sa mère aussi mais vous savez, chez nous, Mansa c’est le roi, c’est comme Majesté donc, c’est flatteur et tubab, ça veut dire blanc, ça ne dit rien de mal, d’ailleurs je n’ai pas envie de dire du mal de chez vous puisque, justement, je suis candidate et je suis même une bonne candidate, à l’école on a toujours vu ça. Je peux monter sur le tapis rouge et montrer tout ça, monsier Mansa Tubab, je suis bien prête, je peux bien parler aussi, vous entendez sûrement cela, monsieur Mansa Tubab, écoutez bien mes -rrr-, ce sont vraiment les façons de -rrr- que vous aimez chez vous, j’ai bien écouté ça à la télé, je crois même qu’il faut dire la télévision. Ah, si j’avais les papiers, je saurais bien marcher sur le tapis rouge et parler comme il faut.