La mère

Les pieds trop grands chaussés de noir d’une pointure en dessous et marcher est une peine. La ride du front qui se perd sous les cheveux jusqu’à l’orifice crânien.  En son for intérieur un cercueil où sont couchés ses enfants jamais nés. De beaux habits brodés . Un chat lèche leurs yeux racornis.  C’est l’hospice. C’est l’hôpital. Où la clinique. Continuer la lectureLa mère

Un sphinx met de la vitesse là où le temps s’est arrêté

Yamen L’enfance satine joues brunes et rondes, supportant sans peine regard de Méduse tagué en bleu. En son for intérieur, un sphinx se prélasse sur les velux d’un pavillon ; il pourrait briser le verre au moindre mouvement. Au bout de la rue couverte, il y a le klaxon. Résonnent murmures en bambara accordés aux pas qui n’évitent pas les flaques, Continuer la lectureUn sphinx met de la vitesse là où le temps s’est arrêté

noces

Louis  Les yeux en chute dans la figure émaciée, l’orgueil cède à l’absence.En son for intérieur la mer s’agite violemment sous la nouvelle lune, dans les vagues des cétacés furtifs.  Chaque jour son reflet le surprend, Pauline a noué sa cravate, lui il a oublié comment on fait. Oh son regard je l’oublierai pas oh la peur ça je peux Continuer la lecturenoces

3 à l’essai

L’un : Collée sur lui la grimace-saignée, le rictus plâtreux, les lèvres déjetées sur les gencives, les dents jaunes tordues et inégales, une poigne terrible saisirait la peau derrière le cou, la tendrait la tordrait jusqu’à déchirer l’arrière-crâne. Dans son for intérieur : il sent une nouvelle fois le ver forer ses os empiler ses anneaux dans le tube vertical du dos Continuer la lecture3 à l’essai

Un chignon serré sur le haut du crâne ; quelques cheveux gris et fourchus en dépassent ; des yeux de mousse, flaques vertes tapies de marron, des miroirs ; elle est grande, et forte aussi, comme trois hommes. En son for intérieur, une métamorphose, la sève qui traverse son corps, qui irrigue ses organes, elle s’enracine, dans cette terre d’hiver qu’elle regarde, qu’elle Continuer la lecture

personnage#6, fabrique Koltès du personnage

1.1 Ses yeux très bleus comme délavés. Ses cheveux très blancs autour d’un visage de moins de trente ans. En son for intérieur : les ombres profitent de la nuit sur la ville, les vitres du palais d’hiver volent en éclats. 1.2 Son regard vide quand vous le croisez. En son for intérieur : ce gros soleil blanc éblouissant, aveuglant à plisser Continuer la lecturepersonnage#6, fabrique Koltès du personnage

Dawn

Rides en vaguelettes sur le front arrêtées par d’épais sourcils châtain clair. Paupières abaissées sur les yeux en creux. Menton tiré vers le haut. Bouton rouge vif parmi d’autres boutons. Bouche de tortue entrouverte sous le nez. En son for intérieur : un tronc d’arbre — silencieux  échoué — léché par  les vagues — sur la grève — de galets Continuer la lectureDawn

L’ambulancier

( Autre texte qui respecte moins la consigne que le 1er « oh alors si c’est ça ») Jean étonne : visage long, rectangulaire. Fins cheveux et menton se rejoignent. Concaves. Yeux clairs qui fouinent en permanence et lèvres pincées toujours. En permanence un skate-board blémard plutôt qu’un visage. En son for intérieur : il peigne ses blonds et fins cheveux avec ses orteils Continuer la lectureL’ambulancier

Rien comme autre monologue mais en son for intérieur…

Rien qui ne vienne d’elle, tout à capter du vaste monde et, pour cela, les deux larges ouvertures n’ont rien de trous béants, ce sont deux aspirations immenses et vibrantes, sur lesquelles prennent leur essor de palpitantes ailes de nez. En son for intérieur : un tapis se déroule, il est rouge et de tissu épais, il recèle dans ses plis Continuer la lectureRien comme autre monologue mais en son for intérieur…