Un parpaing de phrase

ENCORE vouloir que les choses durent ENCORE un peu plus longtemps, que le parfum en bouche d’une glace à la figue s’écoule comme un torrent ENCORE neuf dans notre gorge remplie et qui ne veut désemplir, ENCORE, ne jamais arrêter, donner au corps la sensation que l’intelligible a pris possession de lui sans jamais quitter sa place, sans vouloir donner sa glace, ENCORE prendre soin de soi dans ce qu’il y a d’autre à travers ses spirales et ses heurts, ENCORE rejoindre la vie dans ce qu’elle donne et vouloir la presser comme une éponge, jusqu’à son dernier jus, jusqu’à ce qu’elle s’immole dans cet ENCORE là présent à la vie et au monde toujours surpris, acceptant que la pluie cesse et que le soleil chauffe, ENCORE ce besoin d’aller ENCORE plus loin dans notre sensation, le froid ressenti sur la jambe quand les gouttes tombent, perlent, se révèlent être alors ce qui nous met à nu sur la table ENCORE verte dont les creux et les vagues révèlent l’azur d’un soleil qui doit ENCORE fuir son contraire que l’orage commence ENCORE à gronder, attendre ENCORE pour voir comment le ciel peut prendre la fuite et se laisser recouvrir d’une chape noire, bruyante et épaisse qui vient à gronder entre les nuages, ENCORE pour sonner comme le climax d’un mouvement symphonique où les trompettes auraient masqué ENCORE comme au cinéma le coup d’un fusil, ENCORE comme la caresse du soleil qui vient à brûler jusqu’à ce que les sens en soient étourdis, dans ENCORE il y a un cœur, une envie de vivre et de rêver, de rêver en criant d’aller plus loin ENCORE, dans une sensation qui ne se démet jamais dont les ENCORE habiles tenants et les routes cadrées et rectilignes auront laissé sur le bas-côté choir ce temps qui ne veut ENCORE cesser, toujours à reprendre des épinards et des courgettes jusqu’à ENCORE n’en plus finir, se sentir mal alors et boire ENCORE la même eau ENCORE tiède juste pour voir si de nouveau notre corps peut changer se révéler, s’envoler avec et ENCORE cela va avec, avec cet ENCORE, c’est toujours avec qu’on demande ENCORE, toujours par rapport à la dernière piste de ski, la dernière baignade, la dernière minute, la dernière âme qui vive, le dernier souffle et surtout ENCORE avant qu’il ne soit trop tard ENCORE plus ENCORE moins à l’avant ou à l’arrière, il faut rejouer ce qui nous vient ENCORE comme si il était autre, ENCORE plus d’amour et moins de haine, le bien, le mal et c’est cela ENCORE, ENCORE comme un masque qui viendrait effacer ce que nous avons à voir, une flamme qui viendrait voler l’élan sans retard, celui qui nous emmène vers ce que nous connaissons alors que nous savons si peu de cet ENCORE, est-ce possible de le faire revenir cet ENCORE, amour parti jamais revu dans un train que l’on suit, dans une nuit éclairée que l’on fuit, encore la même histoire qui se rejoue dans son temps et l’on demande ENCORE un peu d’écoute de paroles et d’actes accomplis afin que le ciel, le sable, la mer, le grain, le vent, la sensation de fraîcheur qui méduse nos espaces accomplis, ENCORE que si nous avions pu penser que nous ne pourrions tout prendre, tout contenir, tout emmagasiner, sans jamais révéler ce que nous étions vraiment si c’était encore possible que les vagues, les mats les bateaux, le rivage, le timon, le ressac ce mouvement régulier dont nous voudrions qu’il dure ENCORE et qui dure ENCORE dans cet espace bleu turquoise que traverse l’avion qui agite ENCORE une banderole libertine et tous se lèvent ENCORE pour la regarder avec le sourire ENCORE que nous souhaitions que cette réaction existe toujours ENCORE que nous puissions la prédire ENCORE et ENCORE comme si nous avions en main les cartes de ce monde, comme si nous pouvions prédire ENCORE et ENCORE ce qui pouvait arriver avant que cela soit dit ou fait comme si nous faisions vraiment parti du monde tournant ENCORE sur elle et ENCORE par devant, vibrant ENCORE dans ces eaux bleues diaphanes ENCORE, roulant ENCORE ses bosses et ENCORE son globe sans jamais devoir s’arrêter, ENCORE QUE.