#01 Tarkos | Tectonique des sentiments | premier inventaire

Mais où excelle surtout le lièvre, c’est dans les ruses qu’il emploie avec un rare bonheur dès qu’il est poursuivi par les chiens ; elles rappellent celles du chevreuil, qui, plus encore que le cerf, mérite des équipages particulièrement bien confirmés. Enfin, et pour la plus grande satisfaction des veneurs, le sentiment du lièvre, compte tenu de sa taille, est très puissant, et jamais une voie ne peut-être empaumée par les chiens avec plus de joie et avec plus de bruit que celle d’un lièvre, même terré dans son gîte depuis plusieurs heures.

SOURCE WEB

Si on laisse venir les qualificatifs en face du mot SENTIMENT cela donne une liste de 66 sentiments qui ressemble à un arbre avec des branches qui ne sont pas autonomes et dont la vie dépend des saisons et du bon vouloir des humains autour. Rien n’est dit sur le sort de chaque élément de l’arbre, lui même attend qu’on le décrive avec des arguments.

Le sentiment d’autrui

Le sentiment d’impermanence

Le sentiment de danger

Le sentiment amoureux

Le sentiment d’insécurité

Le sentiment d’iniquité

Le sentiment d’écoeurement

Le sentiment de rejet

Le sentiment de finitude

Le sentiment de faiblesse

Le sentiment de puissance

Le sentiment d’aisance

Le sentiment d’effort

Le sentiment de duplicité

Le sentiment de sincérité

Le sentiment de pitié

Le sentiment de compassion

Le sentiment de jalousie

Le sentiment de ridicule

Le sentiment d’offense

Le sentiment de gratitude

Le sentiment d’étrangeté

Le sentiment doux

Le sentiment d’indifférence

Le sentiment de pressentiment

Le sentiment de doute

Le sentiment d’imposture

Le sentiment de trahison

Le sentiment fraternel

Le sentiment de confiance

Le sentiment inattendu

Le sentiment inquisiteur

Le sentiment ambivalent

Le sentiment flottant

Le sentiment trompeur

Le sentiment d’inconséquence

Le sentiment d’immaturité

Le sentiment d’inintelligence

Le sentiment d’impatience

Le sentiment d’inutilité

Le sentiment d’incompétence

Le sentiment de virtuosité

Le sentiment de sagesse

Le sentiment de calme

Le sentiment d’agitation

Le sentiment de roublardise

Le sentiment de supériorité

Le sentiment d’infériorité

Le sentiment d’égalité

Le sentiment d’incompréhension

Le sentiment d’incompatibilité

Le sentiment de connivence

Le sentiment de perfection

Le sentiment de réciprocité

Le sentiment contraire

Le sentiment vagabond

Le sentiment variable

Le sentiment imposé

Le sentiment suggéré

Le sentiment véritable

Le sentiment courageux

Le sentiment improbable

Le sentiment violent

Le sentiment incongru

Le sentiment  dévorant

Le sentiment caché

A propos de Marie-Thérèse Peyrin

L'entame des jours, est un chantier d'écriture que je mène depuis de nombreuses années. Je n'avais au départ aucune idée préconçue de la forme littéraire que je souhaitais lui donner : poésie ou prose, journal, récit ou roman... Je me suis mise à écrire au fil des mois sur plusieurs supports numériques ou papier. J'ai inclus, dans mes travaux la mise en place du blog de La Cause des Causeuses dès 2007, mais j'ai fréquenté internet et ses premiers forums de discussion en ligne dès fin 2004. J'avais l'intuition que le numérique et l 'écriture sur clavier allaient m'encourager à perfectionner ma pratique et m'ouvrir à des rencontres décisives. Je n'ai pas été déçue, et si je suis plus sélective avec les années, je garde le goût des découvertes inattendues et des promesses qu'elles recèlent encore. J'ai commencé à écrire alors que j'exerçais encore mon activité professionnelle à l'hôpital psy. dans une fonction d'encadrement infirmier, qui me pesait mais me passionnait autant que la lecture et la fréquentation d'oeuvres dont celle de Charles JULIET qui a sans doute déterminé le déclic de ma persévérance. Persévérance sans ambition aucune, mon sentiment étant qu'il ne faut pas "vouloir", le "vouloir pour pouvoir"... Ecrire pour se faire une place au soleil ou sous les projecteurs n'est pas mon propos. J'ai l'humilité d'affirmer que ne pas consacrer tout son temps à l'écriture, et seulement au moment de la retraite, est la marque d'une trajectoire d'écrivain.e ou de poète(sse) passablement tronquée. Je ne regrette rien. Ecrire est un métier, un "artisanat" disent certains, et j'aime observer autour de moi ceux et celles qui s'y consacrent, même à retardement. Ecrire c'est libérer du sentiment et des pensées embusqués, c'est permettre au corps de trouver ses mots et sa voix singulière. On ne le fait pas uniquement pour soi, on laisse venir les autres pour donner la réplique, à la manière des tremblements de "taire"... Soulever l'écorce ne me fait pas peur dans ce contexte. Ecrire ,c'est chercher comment le faire encore mieux... L'entame des jours, c'est le sentiment profond que ce qui est entamé ne peut pas être recommencé, il faut aller au bout du festin avec gourmandise et modération. Savourer le jour présent est un vieil adage, et il n'est pas sans fondement.

2 commentaires à propos de “#01 Tarkos | Tectonique des sentiments | premier inventaire”

  1. Sacrée liste. Je découvre ici un autre sens du mot sentiment, dans le vocabulaire de la chasse, l’odeur, le sentiment d’effroi du lièvre terré dans son gîte. Le sentiment d’autrui au début de votre texte, ce serait la branche maîtresse de l’arbre…

    • Merci pour votre passage. Et si c’était plutôt le lièvre qui avait le dessus pour ne pas donner son sentiment véritable et l’emplacement exact de son terrier ? Moi non plus je ne connaissais pas « Le sentiment du lièvre » avant d’avoir croisé la route d’un poète Joël Bastard, qui en a fait un titre de livre chez Gallimard, depuis il ne cesse de creuser de nouveaux terriers dans le réel , comme dans l’imaginaire… On ne le rattrapera, ni débusquera pas facilement… « Le sentiment d’autrui » a ici un double sens (à creuser mais ça demande du temps… ). Je vais réfléchir à développer ma proposition en évitant les trop bons comme les trop mauvais sentiments, en louvoyant, donc… à l’instar du lièvre poursuivi par les fusils et les chiens imaginaires.

      https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-sentiment-du-lievre#