de l’eau

Le sentiment de l’eau, du balancement des vagues, de l’écume éclaboussant le visage, le sentiment de l’immersion et de l’iode, de la caresse du varech, l’appréhension de ce que l’on ne voit pas, de ce que l’on imagine sous les pieds, sous le corps, en nageant, en flottant, en levant les yeux vers le ciel, ressentant l’infini et l’attraction des abysses, plongeant une fois deux fois, touchant le fond, rassemblant bras et bras au-dessus du front, rythmant le mouvement, maîtrisant le souffle, recommençant, le sentiment d’être attiré par la ligne d’horizon, de la toucher du bout des doigts pensant aux disparus qui nous avait appris à aimer l’immensité, et l’endroit secret où poser ses filets, le sentiment du glissement à la surface, sous les flots, les flots de pensées, les flots de respirations, la respiration de l’océan sur les cheveux trempés d’une eau lourde et algueuse, les rayons du soleil scintillants sur les fragments des roches immergées, être dans, au-dedans des forces océaniques, se laissant porter, agiter en tout sens, laissant son corps dériver les yeux fermés, espérant l’autre rive, l’attraction du chant des sirènes, des voiles colorées, nageant jusqu’au balisage oscillant au gré du courant, le sentiment du corps amarré à l’encre métallique, la peur d’aller au-delà, le sentiment de la puissance du large.

A propos de Fabienne Savarit

J'ai toujours eu envie d'écrire des histoires. Le temps me manque, alors j'écris par petits souffles, en atelier, dans des carnets, sur un coin de table. Mon premier roman a été publié en juillet 2020, j'en suis encore ébahie. Mes mots sont voyageurs et se perdent au creux des courants marins. https://www.facebook.com/Fabienne-Savarit-Autrice-105753008006663