#nouvelles | Khedidja Berassil

#01 | plein à craquer

Il s’est souvent posé la question du rangement de ses livres. Il aime se lever quand tout est silencieux et rester pensif devant sa bibliothèque. Il lui arrive dans ces moments de redécouvrir avec bonheur tel ou tel livre qu’il avait oublié. Il prend alors l’ouvrage dans ses mains, le feuillette, se souvient de l’achat ou pas, et parfois l’installe, comme s’il faisait vitrine de libraire, devant les autres livres alignés, couverture bien visible tournée vers la pièce de travail.
En général, il classe ses livres par auteurs, mais il ne peut s’empêcher de mettre d’un côté les romans noir, polar, essais sur le crime et les romans de littérature dite « blanche » de l’autre. Il a un petit coin poésie pas très fourni. Notre ami est cartésien, pourtant la poésie, il l’entend partout, dans une figure de style, dans le bruit de son réveil qui accompagne le silence de sa lecture ou parmi les cris d’enfants qui sortent de l’école et passent sous sa fenêtre. Il a mis à part les ouvrages consacrés à l’écriture, qu’ils soient techniques ou non, et les journaux d’auteur. S’il devait partir rapidement, ce sont ceux-là qu’ils emmèneraient.
Sa bibliothèque prend tout un pan de mur, il n’en a pas d’autres à disposition (de mur), alors pour tout faire tenir dedans, il les range en trois niveaux sur la même étagère. Ceux du fond sont sur une petite planche de bois, plus haute que celle du milieu, et ceux de devant sont posés directement sur l’étagère.
Impossible de faire le tri, il s’efforce parfois d’en placer quelques-uns dans des cabanes à livres, mais c’est un crève-cœur. Pour faire de la place, il a décidé de placer sous son lit les grands classiques de la littérature.

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