#40 jours #01 | lourde et lente

carapace bombée terre-mère qui te joue des énervés aériens bien ancrée dans cette cour qui se dit jardin ; bergenia laurier rose calfeutrés sous le verre de la serre palmes du palmier si haut qu’on voit le toit de tuiles roses rondes ; je monte là-haut tout au sommet saluer les martinets qui criaillent dans la transparence du ciel trop bleu ; rues à angles droits façades rectilignes inquiétude de rues vides pavé terne toits ondulant calmement ; vers le fleuve marron eau qui va vers l’eau eau qui se déverse eau de marais eau des marées ; sur le dos d’un martinet cerf-volant suivre le courant jusqu’à la mer s’y dissoudre dans le gris agité ; impalpabilité transparente de l’air fluidité de la mer je deviens fantôme ombre de moi-même ; héros de mes fantasmes de mes désirs de terre ferme je redescends vers toi tortue lourde et lente.

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

6 commentaires à propos de “#40 jours #01 | lourde et lente”

  1. Bonjour Bernard,
    des visions tournantes sur le dos d’un oiseau, on fait le voyage ! (pas sûre d’avoir envie de redescendre)
    Catherine Serre

    • Merci Fil. Résolue l’envolée et la descente tout autant. Je n’étais pas si bien là-haut !