#40 jours #03 | trois fois Belleville

55, rue des Couronnes, Paris
Le parc de Belleville. Hors champ.  Trottoir. Boîte de kebab. Ouverte. À l’envers. Jetée. Un arbre et son rond au pied. Grille. Envahie par des herbes folles.  De l’autre côté du trottoir. Une balustrade. Pas haute. Coupée par un petit escalier. Qui descend. Quelques marches. À droite de l’escalier. La balustrade est accompagnée. Une haie. Assez bien taillée. Au bas de l’escalier. Un très grand conifère. Des arbres plus petits. En s’éloignant. Une placette. Sûrement. Au fond à droite. Une tour. Blanche. Entre la tour et la barre. Large. Trop.  Douze étages. Imposant système de cheminées. Sur la gauche. Au fond. Un petit morceau de la « cité Grise ».

2, le Bourg Feuillade, Nouvelle aquitaine
Le parc de Belleville. Posé. au milieu des champs. Un mur d’enceinte. Rénové. Il y a peu. Environ deux mètres de haut. Curieusement percé de fenêtres. Basses. Gouttières. Des vivaces. Des buissons au pied. Sur la gauche. Un portail. Poteau ouvragé. Grille. Fer forgé. Fermée. Derrière le mur. Bosquet de beaux arbres. Essences diverses. Une resserre. Basse. Un pigeonnier. Haut. Tourelle en pointe. Plus loin. Derrière les arbres. Maison de maître. Devant le mur. Trois véhicules. Stationnent. Petit parking. Voiture noire. Break. Voiture blanche. Break. Traffic. Une échelle. Sur la galerie.

16, rue de Belleville, Nantes, Pays de la Loire
Un parc se distingue. Tout au fond de la rue. De Belleville. Deux arbres. Très hauts. À droite. Marronnier. À gauche. Essence inconnue. Très grand feuillage plat. Double alignement. Maisons bourgeoises. Immeubles bas. À droite. Hôtel particulier. Porte cochère. Fronton. Ouvragé. Corniches. À gauche. Petit immeuble. Deux étages. Béton. Années cinquante. Façade en partie vitrée. Carrelage de vitres. Enchâssées dans le béton. Rue étroite. Piste cyclable. Places payantes. Devant l’hôtel particulier. Master. Stationne.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

8 commentaires à propos de “#40 jours #03 | trois fois Belleville”

  1. Bonjour Fil, j’aime beaucoup le mouvement que procure ces phrases courtes où les actions simples prennent toute leur force et dessine de l’espace. merci

  2. Bonjour Aurélia
    Merci beaucoup pour ce message !
    Je suis vraiment content que ce style concis et haché puisse avoir un effet positif.

  3. Comme sur le texte précédent, c’est vraiment le regard du lecteur en train de lire qui crée une réalité qui s’échappe dès que le regard se pose ailleurs ! Par ailleurs je connais bien ces endroits, quel plaisir que de les (re)voir ainsi…

    • Merci beaucoup Sophie !!
      Je suis content que ces endroits te soient connus.
      Tes messages m’encouragent à continuer dans cette direction.

  4. . Point. A l’endroit. Précis. Lecture. A l’envers. Des lieux. (on n’aime)

    • Merci, Catherine !
      En ce moment, je ne me sens pas d’écrire autrement.
      C’est ça qui me vient : des saccades…

  5. Merci d’être passé me lire. Belle découverte avec ce texte ! La forme nominative fonctionne à la façon d’un capteur. J’aime beaucoup le principe. Bravo !