#40 jours #04. Pas sur les traits

Bitume. Noir granuleux entre les roues. Numéros peints. Entre deux lignes. Blanc sale. Seuil trottoir bordure grise retenant des blocs emboités. Pas vraiment rectangles. Plutôt en légère forme de S imbriqués. Bordure de nouveau. Limite avant goudron. Ancien celui-là. Flaques séchées de noirs plus récents par-dessus les nids de poule. Ciment gris râpeux, empreintes de pattes de chien, en creux. Liseré à peine. Pavés rectangles clairs, assemblés en quinconce, ou en damier, comme on veut. Les enfants ne marchent pas sur les traits. Pointes des pieds, genoux en dedans. Eviter le caniveau. Central. Longues plaques rectangles plus foncées, inclinées l’une vers l’autre en V, feuilles éparses, cigarettes, tickets de caisse incrustés, crottes de chiens. Un coton tige. De nouveau le bitume, quelques centimètres, avant nouveau ruban de pavés imbriqués clac clac. Portail qui claque. L’allée d’abord, lisse et beige, le rebord minime, les graviers. Crish crish. Petits cailloux blancs, gris, noirs, inégalement distribués. Légère trainée double, une valise ? Un diable ? Parvis, baguette dorée, linoleum lie de vin jusqu’à la première marche des escaliers. Tapis pourpre, liserés crème motifs à fleurs, tâches sombres, zones élimées, tubes de métal doré à la base de chaque marche, les embouts en goutte, l’un d’entre eux git, déboîté. Bout de couloir, baguette claire, jonction porte vitrée, parquet flottant de bois clair, nervures comme vagues figées, coupées, discontinues.

A propos de Helene Gosselin

Un peu de sociologie de l'imaginaire, quelques années de journalisme à Montpellier. Mise au vert en Lozère. Venue ici par un heureux concours de circonstances. M'y accroche. Dévide, fouille, cherche sous les doigts.