40 jours – #07 | chaque visage un trait

Dans les rues de Biarritz, Marlen Sauvage 2020

Des yeux d’ombre creusés dans les orbites sur un visage diaphane, centenaire, coincé dans l’angle du mur, un visage tourné vers le couloir où les pas débusquent le silence | à contre-jour la main droite qui porte vers une bouche lointaine, inaccessible, un verre d’eau et le profil bourru se réveille, ses traits s’agitent, seul le regard reste perdu | les sourcils relevés ainsi que les coins de la bouche pour un bonjour joyeux et un questionnement sous l’accent circonflexe|un oiseau qui volète à même la peau comme pris dans l’encolure de la chemise et que le corps dévoile en bougeant | le regard baissé vers les pieds qui tentent de rentrer dans l’habitacle et ce coup d’œil furtif vers le passant qu’il reconnaît |

A propos de Marlen Sauvage

Journaliste longtemps. Puis dans l'édition. Puis animatrice d'ateliers après une formation Elisabeth Bing et DUAAE à Montpellier. J'anime encore quelques stages d'écriture, ai contribué aléatoirement au site des Cosaques des frontières, publié quelques livres – fictions et biofictions – participé à plusieurs ouvrages collectifs. Mon blog les ateliers du déluge.