#40 jours #15 | suprême

tu le crois ça toi pas moi non jle crois pas dégueulasse jle crois pas encore que mais non enfin c’est comme ça qu’est-ce qu’on peut y faire c’est comme c’est ils ont osé et ils se pavanent il y a même des femmes pour en rire par acclamation je me suis souvenu de ce que disait cette saloperie de traître avec son « pavoiser » tu te rappelles c’était après les tueries ça m’a fait le même effet des couleurs aux fenêtres c’est à pleurer des drapeaux cette honte et là pareil j’ai vu cette image ils riaient ils sont là il y a aussi des femmes jt’assure iels rient iels sont heureux d’avoir enfin réussi iels se congratulent iels sourient s’aiment jte jure qu’ils aiment et qu’ils s’aiment le matin se regardant dans le miroir je pourrais changer les ils en iels mais ça m’agace ça m’énerve ça me met en rage intérieure peut-être tu les vois leurs rires gras leurs esprits et leurs âmes mortes définitivement intoxiquées de leurs croyances abjectes atrocement rieurs contents et heureux atrocement comme l’autre encore et l’autre encore avec sa maxime sur son drapeau (on ne l’entend plus guère avec sa police qui tue qui tue qui tue tout comme celui d’ici avec la sienne) des gens comme les autres avec leurs problèmes de santé gastriques veineux ils sont là et sourient parce que vraiment c’était formidable de s’entendre sur ce sujet iels posent pour la photo iels sont si admirables gagner enfin gagner se retrouver entre soi enfin en habit se pouvoir les payer pouvoir se les offrir parader pavaner pavoiser cette horreur danser sur des cadavres ce jeune qui venait d’avoir dix-huit ans comme dans la chanson quelle beauté que la jeunesse cette jeune femme son bébé mort dans son ventre qui meurt elle aussi et eux iels riaient s’amusaient elle n’a que ce qu’elle mérite elle n’avait qu’à elle aurait dû elle aurait pu elle devra elle était elle est morte la médecine n’y peut rien elle est aux ordres elle doit elle le doit elle ne peut pas ces mandarins ah mais non madame certainement pas mais non je ne me prêterai pas à ces agissements mais non madame ces horreurs ces fumiers mais ce n’est rien c’est ce monde-là fait de reconduites de coups le bruit des os qui se cassent ce plaisir la peur qu’on peut lire dans leurs yeux voilà le vrai bonheur rassure-toi ce ne sont que gens comme toi comme vous et moi semblables nos semblables rassurez-vous non c’est impossible ça ne peut pas ça ne se peut pas ce n’est pas vrai dites-moi comme ces mots sont amusants les écrire simplement prend tout son caractère d’un ridicule achevé ça ne se peut pas et d’ailleurs ça ne s’est pas pu tu vois bien je me souviens ce n’est pas la même chose tu confonds tout je confonds tout oui je me souviens du numéro qu’il porte dans le registre que je peux consulter je me souviens désormais aussi de la date en février quarante quatre ça n’a rien à voir arrête avec ça oui j’arrête ça me rappelle j’ai le souvenir de ce type avec une casquette c’est au début du film neuf heures au Balzac hier comme hier ce type avec sa casquette qui passait sur son cou vieilli plissé ridé son pouce retourné d’une oreille à l’autre en souriant il montrait ainsi le geste qu’il faisait en voyant passer devant lui ici même ou non loin les transferts quelqu’un comme moi comme eux de la même espèce sur ce même monde on avait dit stop oui on avait dit et puis le train est passé et puis le monde tourne et puis on interdit et puis on marche on avance et on continue et souvent et dans le cas auquel je pense et souvent oui toujours c’est elle qui meurt ça n’a rien à voir tu es sûr.e ?

ce ne sera qu'une image que j'ai trouvée dans le journal ce matin - ça n'a rien à voir évidemment - je la pose ici c'est pour mémoire - ça n'a rien à voir et ça n'a évidemment aucun rapport - c'est juste pour dire, la femme en rouge est première ministre de ce si beau pays qui n'a rien à envier ni au bloc de l'est ni à celui de l'ouest - le type penché et qui sourit est un homme adorable qui adore rendre service ça se voit et ça se lit dans l'attention qu'il porte à sa voisine non ? - la femme gauche cadre est aussi une ministre malheureuse aux élections alors qu'elle montrait des aptitudes forcément efficaces et performantes et des compétences affirmées (il ne peut en être autrement, comme on sait) - mais en vrai ça n'a rien à voir, sinon l'esprit l'âme des choses cette façon de se tenir dans son propre corps - cette façon de donner naissance - cette manière - ça n'a rien à voir, ce sont de faux procès je sais bien - ce qui est important, c'est le vrai bonheur qui se lit sur ces visages (on peut remarquer que la légende vaut pour tout le reste : cet "entourage" est proprement majestueux car, en l'occurrence, qui se trouve entouré, je te le demande) 

A propos de Piero Cohen-Hadria

(c'est plus facile avec les liens) la bio ça peut-être là : https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article625#nb10 et le site plutôt là : https://www.pendantleweekend.net/ les (*) réfèrent à des entrées (ou étiquettes) du blog pendant le week-end

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