#40jours #10 | Une nuit, à Lille

Whisky coca bières chips boîte danse bagarre pâtes au fromage tempête de neige.

Whisky premier prix coca bières belges chips Josselin me ressert en se marrant rue Sébastopol bar au hasard tant que ça danse, ne passe pas au vestiaire il y’a des vols des types se bagarrent dehors, Mary Ingals pleure, elle est seule, il neige.

Whisky premier prix Grant peut-être ou un nom vaguement écossais en « -son » coca, Leffe, Josselin me ressers en se marrant, Sophie aussi. Arrivée en meute rue Sebasto, bar avec une cage à l’intérieur histoire de rigoler, puis un autre au nom plus chic mais ce sont les mêmes videurs, la même musique, celle qu’on n’écouterait jamais sobre. Bagarres pour une histoire de manteau volé, j’appelle Emeline, je retrouve Sophie, Josselin disparu, le kilo de pâtes y passe, Mary Ingals regarde quelque chose en pleurant mais comment voir avec la neige.

William Peel coca. Josselin te ressers en se marrant, il veut te voir ivre, Sophie aussi, on ne se regarde plus comme avant, arrivée en meute rue Sebasto, bar avec une cage à l’intérieur pour rigoler, l’un de nous s’y enferme pour danser, puis un autre bar au nom plus chic mais avec les mêmes videurs, la même musique ringarde qu’on n’écouterait jamais sobre, i like to move it move it, bagarres pour une histoire de manteau volé, Josselin est dans l’histoire mais on ne sait pas si c’est la victime ou si le blouson d’aviateur lui appartient vraiment, Émeline a disparu, à moins que je ne cherche Sophie. Je la trouve, on rentre par des chemins de traverse, le kilo de pâtes y passe, Mary Ingals regarde quelque chose en pleurant mais la tempête est friande de suspens.

Whisky premier prix sur la table, on ne l’ouvre pas, La Josse achète toujours un peu plus cher, il soigne ses invités, il est peut-être un peu plus seul que nous finalement. Leffe, jeu du caps, regards en coin, on ne s’en est pas rendu compte mais on ricane tous bêtement, chips ou quarto apéro, pizza qui brûle et qu’on mange quand même, Wazemmes, puis rue Sébastopol, choix de la boîte la plus ringarde qui soit, personne ne va nous demander d’argent là-dedans, on garde nos vestes pour danser parce que c’est gratuit, la musique est mauvaise, Josselin nous rince, on drague vaguement, vaguement parce qu’on est en meute et que Sophie me plaît, on s’est embrassé l’autre jour mais c’est compliqué, toujours compliqué, on se perd, Émeline se perd, Josselin est rentré, peut-être avec elle, je retrouve Sophie, je retrouve mon appartement par miracle, les pâtes sont trop cuites mais nous aussi, fromage, sauce tomate, Mary Ingals est aveugle et puis neige, c’est une vieille télévision mais l’image va revenir, on ne se regarde plus comme avant, Mary est aveugle et pleure en devinant l’orphelinat brûler devant elle, la solitude de Mary, la nôtre de solitude qu’on essayait d’oublier, qu’on a enfouie dans la mémoire avec les regrets ou plutôt non, avec autre chose, avec la nostalgie de quelque chose qui n’était pas encore vécu et ne le serait peut-être jamais.

A propos de James Hardy

Auteur imaginé par un scénariste de télévision. Le premier n'écrit pas assez au goût du second qui, lui, travaille principalement pour des programmes jeunesses. Tous les deux font des fautes mais se trouvent toujours des excuses.

2 commentaires à propos de “#40jours #10 | Une nuit, à Lille”

  1. Titre de mon écho républicain du jour : « une Cloysienne raconte la vie de Laura Ingalls pour la première fois en français ». Je ne sais pas si Laura pleure mais ça fait plaisir à Sophie cette histoire. Je me souviens que ça avait fait pleurer Florent quand Mary est devenue aveugle. Mais pas Elise qui ne boira plus de whisky ni de Leffes au lit

  2. Merci pour ce rembobinage où les détails balancés reprennent forme mais perdent en imagination. Mémoire inversée