Friches/Places/Circuler/Verticales/Hangar

FRICHES – Vouées à l’abandon, désaffectées, modestes, gigantesques,mode contemporaine, vraiment ? Qu’en faire, qu’y faire, pour quel usage, comment faire, pour qui et avec qui ?   L’abandon autorise une libre  fantaisie  sous contrôle (projets, autorisations), la désaffection joue avec la mémoire industrielle souvent. La végétation recule, les bâtiments vides résonnent quelquefois, l’art peut s’y exposer. Un doute : l’avenir. Les herbes folles cèdent au marketing. Occuper une friche est aussi un sport de combat rentable à durée déterminée quoique vague.

PLACE (S) –  La place du village/les places urbaines, lieux de déambulation, de pouvoir, de contestations, protestations, rassemblements, fêtes. Traverser, contourner, stationner, des modes de locomotions, des intentions plurielles. Joyeusement, rapidement, lentement, en zig-zag, ou en droite ligne ou pas, s’y retrouver n’est jamais neutre. Des flux, faire le tour, chercher une place, boire un verre, papoter, vitupérer, hausser les épaules, chercher l’ombre, la lumière, y être ou y avoir été, y retourner. Travaux en cours… Paysages aménagés. Urbains à ménager. Mais aussi emprise.  

CIRCULER –  Un piéton piétonne. Une trottinette trottine. Trottoirs larges, étroits, traitres aussi.  Quelquefois slaloms serrés. Objets non identifiés abandonnés, marqueurs d’une civilisation qui se laissent aller. Containers pour travaux en cours, marqueurs d’une culture urbaine en mouvement. Autres containers alignés et colorés attendant sagement le camion des éboueurs et les klaxons des voitures impatientes. Feu rouge : accélérer pour ne pas rester au milieu du gué. Feu vert : cyclistes prioritaires. Pas d’aéronef en vue, piétonner, piétonner rudement.   

VERTICALES – Des fois des arbres,  poussent dans le ciel. Mélèzes, cerisiers, pommiers, oliviers, hêtres … Forêt verticale à MILAN. Un hectare de forêt sur 2 tours, 80 et 112 mètres, 900 arbres.Résister au vent, à la pollution, à l’humidité, l’ensoleillement, à l’éloignement du biotope d’origine. Un poumon vert disent les urbanistes. Un luxe inaccessible disent les milanais modestes. Un succès pour les architectes. Arracher tous les arbres des forêts horizontales pour multiplier mondialement les forêts verticales. Les jardiniers se déplacent en rappel. Science- fiction ? En Chine, on étudie déjà la possibilité de cités-forestières. Giono pleure au ciel.

HANGAR – « The Shed », nouvel espace, NEW-YORK,  dédié à la création artistique (et non au marché de l’art), précise la créatrice. Construit sur une ancienne gare de chemin de fer, un espace dédié à toutes les sortes d’arts et de cultures, avec des espaces modulables, 3 niveaux de galeries et un espace additionnel, qui peut se développer vers l’Est en chevauchant la structure au sol, fixe. Surplombé d’un grand cintre où peut s’y suspendre ce que l’on veut. Une structure qui peut à la fois se déployer et se rétracter. Faire cohabiter l’exceptionnel et l’usuel. Une structure pour un futur non prévisible. Une circulation dans la ville, 6 années ont été nécessaires pour s’y intégrer.   

A propos de Annick Nay

Des bords de Loire aux bords de Seine, Annick Nay vit actuellement à Paris. A toujours aimé écrire au gré des saisons et de ses pérégrinations … ECRIRE quelquefois, souvent, pas du tout ECRIRE inspirée, aspirée par une urgence ECRIRE des brèves, des textes longs, (soupir), comment savoir ? ECRIRE quand l’écriture fuit ECRIRE au rythme de ses insomnies ECRIRE explorer , persévérer ( se dit-elle)

5 commentaires à propos de “Friches/Places/Circuler/Verticales/Hangar”

  1. Ça marche, ça circule bien, l’exceptionnel et l’usuel cohabitent bien ici, de la place à ces friches…