#voyages #08 | Un américain

[Reconstitution en cours]

– Départ de New-York le 13 février 1897.

– Un large chapeau.

– Arrivé le 27 février à Londres. Arpente le Royaume-Uni, gagne l’Irlande par l’Écosse.

– Retour ensuite vers Liverpool, Manchester, Leeds, Sheffield.

– Les journalistes anglais ironisent sur sa bicyclette, c’est un modèle antique de 1888, avec des caoutchoucs pleins, usés.

– On peut encore la voir à travers la fenêtre d’un hangar donnant sur Regent Street, s’il n’est pas déjà parti.

– Une bavette est suspendue au garde-boue avant.

– L’arrière du cadre est renforcé par une attelle en noyer enroulée par du fil de cuivre.

– Un maillon de chaîne est bricolé.

– débarquement au Havre sur la ligne du Southampton.

– Il a 29 ans, parfois 26.

– Il a déjà traversé les États-Unis d’est en ouest aller retour, et du nord au sud. Il a rencontrés de nombreux groupes de « Native Americans », il était en bons termes avec eux, connaissant leurs coutumes.

– Il cycle depuis ses 16 ans.

– Il est volubile, éloquent, direct.

– En France, il ne fait pas la une, un seul journal parle un peu plus longuement de lui, exposant sa machine et son équipement dans la salle des dépêches.

– En France, il arrive sans le sou, il devait compter sur l’aide des habitants.

– Il transporte 700 éléments.

– Il a un kodak. On n’a aucune de ses photos.

– Il raconte des histoires qu’on ne lit que dans les livres ou les revues.

– Aux États-Unis il lui est arrivé de se suspendre d’une main, l’autre retenant son vélo chargé dans le vide, pour éviter un train sur un viaduc.

– Il était mécanicien.

– Il va écrire un livre au retour de son voyage, il fait le tour du monde, il va emprunter le passage nord pour traverser l’Eurasie, être le premier à traverser la Sibérie à bicyclette.

– Il transporte des vêtements pour tous les climats qu’il va traverser.

– Il a une tente, un matelas gonflable, une pompe à pied. Il campe là où l’envie lui prend.

– Comme seules armes, il a un couteau et une machette, qui lui servent plutôt d’ustensiles.

– Il a tout le nécessaire pour faire la cuisine.

– Il a des outils, de l’huile, de la graisse, des pièces de rechange, et pour lui le nécessaire en médecine.

– Il est arrivé à Varsovie le 1er juin à 10 heures du matin.

– À Varsovie on le prend en photo. Sa machine a un très petit développement, avec une double transmission, de chaque côté du cadre. Plusieurs articles ne donnent pas la même longueur pour le développement qu’il utilise. C’est sans doute un changement de vitesse qu’il s’est bricolé là, encore peu commun. Vagabond, il est peut-être sans le savoir un des pionniers de la polymultipliée en voyage, et un pionner du cyclo-camping, le même été que Thomas H. Holding.

– Avec sa peau tannée par le soleil et ses cheveux longs, il ne ressemble pas aux touriste européens. Il n’a pas lavé ni coupé ses cheveux depuis son départ.

– Sa machine et son chargement pèsent 85-120-135 livres selon les moments et les articles qui relatent son voyage.

– Le tout est réparti entre un sac roulé devant son guidon, une grande sacoche de cadre, une sacoche placée sur le tube supérieur, des affaires placées sur la longueur du garde-boue arrière. Une petite sacoche est encore placée sous le tube diagonal, une autre dans le haut du triangle du hauban arrière. Une boite est fixée sur une petite plate forme entre le garde boue et la selle.

– Ses roues ont un diamètre de 30 pouces.

– Il passe cinq jour en prison avant d’obtenir l’autorisation par les autorités de Saint-Pétersbourg de traverser la Russie.

– L’hiver le bloque cinq mois à Moscou.

– Il a fait une exhibition sur une piste entre deux courses, ce qui lui a permis un succès pécuniaire.

– Il serait allé jusqu’à Vladisvostock ensuite, d’où il envoie une première lettre pour raconter son périple, et qu’il quitte en juin.

– Dans la seconde, il raconte peut-être des histoires sur la Sibérie et la Mandchourie.

– De nombreuses rivières sans pont le ralentissent dans sa progression. Parfois on l’aide à traverser les nombreux cours d’eau, parfois on lui jette des cailloux au milieu du gué.

– Parfois il était pris pour un esprit, parfois pour un diable, parfois il était pris pour un espion, parfois pour Jack L’éventreur, parfois pour un prêtre orthodoxe, parfois pour un clochard.

– On ne l’a pas pris au sérieux quand il a raconté ses aventures de globe trotteur, il a laissé incrédule.

– Il va à Port Wonsan et prend un steamer pour Nagasaki où il arrive en juillet 1899.

– Il écrit le Japon est agréable pour rouler avec des pistes macadamisées au milieu de forêts de bambous et de jardins de fleurs sauvages avec tout du long des maisons de thé et des fontaines mécaniquement animées. Il quitte le Japon en embarquant à Yokohama.

– Il arrive à San-Francisco par un steamer chinois, ou alors un navire américain ramenant des troupes de Manille.

– En traversant la rivière Weber à Devil’s Gate, il se fait emporter.

– Il est à Salt Lake le 22 septembre 1899.

– Il longe les Central and Union Pacific railroads, marche les deux tiers du temps jusqu’au Maryland.

– Il est à bout physiquement, les souvenirs pénibles de Sibérie ne sont pas loin.

– Il passe des nuits étoilées en compagnie des loups de prairie.

– Il échappe à des sables mouvants.

– Il échappe dans le Nebraska à une tornade qui lui fait penser à la fin du monde.

– Le temps de rejoindre le fleuve Mississippi, les jours raccourcissent, la pluie puis le froid le poussent à s’arrêter des jours entiers.

– Il est à Baltimore le 14 mars 1900.

– Il est né à Harford County.

– Il est à Wilmington le 19 mars 1900.

– Il arrive à New-York le 24 mars 1900.

– Il a a usé quatre paires de pneus pleins

– Il fait une exhibition à New-York le 5 mai 1901 à côté d’un magicien, d’un hypnotiseur…

– Il se marrie en juin 1901 avec la sœur de l’organiste à l’église méthodiste de Broadway.

– Il est décrit comme habile de ses mains, pour le présenter on dit de lui qu’il a traversé les États-Unis de part en part à bicyclette, ainsi que l’Europe jusqu’en Russie.

– On ne parle plus de sa traversée de la Sibérie et de l’Asie, celle qui l’a pourtant le plus marqué, tant cela lui a demandé d’efforts et de sang froid pour paraître en tout point vraisemblable.

A propos de Laurent V.

J'avais participé avec plaisir et découvertes à des ateliers d'écriture "papier-table-stylo" au tout début des années 2000, j'en avais animé aussi alors étudiant shs, ensuite j'ai surtout fait du vélo dans la ville comme travail, et en dehors en vacances, tout en continuant un peu à lire, notamment grâce au numérique ! Présence web : un compte insta renvilo , et un site pour rendre disponibles des vieux textes des premiers cyclotouristes : velotextes .