A propos de Dominique Estampes Paillard

Un jour, j’évoquerai l’ici et l’ailleurs de mon existence, j’écrirai ma fascination pour le silence des mots, je dénoncerai l’emprise de mes gènes sur les terres lointaines, je dévoilerai mon doute quotidien, j’évoquerai l’élégance de ma ville de « bord de l’eau » et encore plus mon coup de foudre pour NY, je partagerai ma passion pour l’image, la photographie, je rigolerai devant mes grains de folie, je révèlerai les nuits blanches à écrire, à lire, je dénoncerai le manque de souvenirs de ma ville natale, Casablanca, je ferai la liste de tout ce qui aurait dû, de tout ce qui aurait pu, mais encore plus de tout ce qui a été tout en me délectant du présent. Un jour, peut-être. https://unmondeauboutdurivage.com https://www.instagram.com/hoalen64/?hl=fr

#L5 | comme une étincelle

[un instant ramassé dans un éblouissement (le silence l’enrobe avec cette force invisible des jours sans lendemain)] Tout en elle frissonne et dans ce moment incertain aux teintes irisées, fusionnelles, c’est comme une étincelle, un fil conducteur, une union entre le passé et le présent, une propagation d’un tout où rien ne viendrait perturber le silence qui s’ensuit et s’installe Continuer la lecture#L5 | comme une étincelle

#P5 | reflet intime

là et ailleurs, absence du lieu, désistement du dehors, explosion du dedans et au bout du bout quelque chose qui ressemblerait à du soi en soi  tout cela progresse pour ne pas s’achever, ne reste en alerte que la rupture du point d’impact comme si rien n’existait autour et dans un coin se développe le dialogue effréné des heures en Continuer la lecture#P5 | reflet intime

#P4 | demain, un autre jour

Elle est sans doute au bord de la rupture. Elle se laisse tomber sur le canapé, assise râpée, coussins vétustes. Elle a à peine le temps de penser, cerveau à l’arrêt. Bien sûr, elle n’a plus rien à faire, elle attend, tousse, renifle parfois, bouge ses pieds, tortille ses mains. Elle se réveille peu à peu d’un cauchemar que rien Continuer la lecture#P4 | demain, un autre jour

#L4 | comme un air de feuilles libres

C’est un début de liste, un peu timide, une peu fébrile, quelques textes qui émergent dans ce questionnement et cette approche de soi, des textes choisis dans l’émotion du souvenir de la rencontre et de l’empreinte qu’ils ont laissée, des textes qui je crois m’ont accompagnée dans mon travail sur l’écriture, dans l’apprentissage de ma propre pratique. Chacun à leur Continuer la lecture#L4 | comme un air de feuilles libres

#L3 | le regard de ceux

Celle qui voyageait à côté d’elle voilà, je n’ai pas osé, elle n’a pas osé non plus me dévoiler la raison de son voyage, ni moi de bredouiller quelque chose d’inaudible sur la nécessité de mon déplacement, peur que mon chagrin la contamine, brouille davantage son visage déjà si fermé aux autres, et puis j’ai tout de même tenté, au Continuer la lecture#L3 | le regard de ceux

#P3 | comme un éloge à la lenteur

C’est le matin tôt. Personne dans la cuisine. Sur la table basse, au milieu de cette surface vide, dans un petit récipient en porcelaine, un beignet. Juste là, posé, présent dans sa forme la plus simple. Sans doute encore chaud. Alors elle attend. Elle attend de loin, assise sur un coussin, les jambes repliées, dans l’atmosphère indescriptible de ce moment Continuer la lecture#P3 | comme un éloge à la lenteur

#P2 | le quartier la nuit

silence, nuit profonde, quartier muet, lumière extérieure tamisée, poteaux électriques, verticalité, fils électriques, multitude, enchevêtrement, nœuds, isolateurs, conducteurs, coupe-circuits, transformateur, haubans, traverses, lampadaires, maison basse, toits de tuiles grises, vertes, guirlandes colorées, éclairées, grincement des gonds, porte en bois, fermée, verrouillée, intimité, panneaux coulissants, reflets laiteux, vapeur d’un bain, bassin de bois lisse, eau brulante, humidité, miroir embué, petits pas Continuer la lecture#P2 | le quartier la nuit

#L2 |le glissement subtil d’une cloison

De ce nouveau départ, ce qu’elle ne sait pas encore c’est ce frisson procuré par la caresse du vent dans le feuillage tendre des érables, la splendeur des cerisiers en fleurs et le dessin des pétales sur le sol comme un instant de poésie saisonnière, la délicatesse du chant du rossignol et la discrétion des perles de pluie sur les Continuer la lecture#L2 |le glissement subtil d’une cloison

la fabrique | Dominique Estampes Paillard, un début d’interrogation (Perec)

Et si on montait un atelier avec « la page » d’Espèces d’espaces de Georges Perec? « Une amorce de réflexion sur ces lieux perecquiens, ces fragments d’écriture infinis où se déplie la vie dans un mouvement circulaire qui dévoile un quotidien banal, répétitif. C’est dans cet espace-là l’ordinaire de la vie, que chacun de nous exprime son rapport au monde » (La Page, recueil Continuer la lecturela fabrique | Dominique Estampes Paillard, un début d’interrogation (Perec)

#P1 | jusqu’au bout de la nuit

des heures passées sous les couvertures à lire en secret à la lampe de poche, l’oreille aux aguets, tendue vers les bruits extérieurs et cette douce impression de transgresser un ordre établi dans cette chambre à la porte entrebâillée comme une odeur de poussière sur l’édredon en plume, les craquements secs du parquet, une bougie un soir d’orages et le Continuer la lecture#P1 | jusqu’au bout de la nuit