#40jours #05 | souvenirs semi-circulaires d’un rez-de-chaussée

Du centre de la pièce, une double porte fenêtre habillée de fins voilages blancs, une chaise posée dans le coin où les manteaux trouvent place, une double porte vers le salon, un tableau de don quichotte, un escalier courbe, un miroir rond, une ouverture vers un couloir étroit, une commode étroite à 5 tiroirs sur laquelle est posée un plan Continuer la lecture#40jours #05 | souvenirs semi-circulaires d’un rez-de-chaussée

#40jours #02 | Démolition vs émotion

Quartier du luth, zone urbaine sensible et pleine de sensibilités, Gennevilliers, Hauts-de-Seine, Ile-de-France, France, Europe, planète terre. Les années 2000, peut être un peu avant. Je ne me souviens plus très bien si cette observation date d’avant ou après la grande tempête qui avait envoyé loin du plancher des pitbulls et autres rottweilers des lampadaires, le toit du gymnase voisin, Continuer la lecture#40jours #02 | Démolition vs émotion

autobiographies #01 | échappée

La cuisine plutôt dépouillée, absence de meubles d’appareils ménagers, vide de ses occupants. Si, reste elle qui finit la vaisselle et lui toque à la porte, vient s’asseoir près de la table en formica verte. Le soleil emplit la pièce par la fenêtre sans rideaux. Tu parles tranquillement et tu la regardes, elle se retourne vers la cuisinière l’éponge à Continuer la lectureautobiographies #01 | échappée

#P3 Les nuances de courge

La famille des courges

Au jardin Dans la maisonnée, le jardinier est souvent un cuisinier qui s’ignore. Choisir les graines, c’est choisir ce qu’on mangera. Courges, potimarrons, butternuts, concombres, melons, courgettes, citrouilles, potimarrons, patidou et patison, la famille est grande. L’erreur du débutant consiste à planter des courges de Nice, une variété qui produit des légumes obèses et aqueux. La culture est patiente, l’art Continuer la lecture#P3 Les nuances de courge

#P3 Faire son beurre

Les mains dans le beurre, glissement, ça malaxe, les mains poisseuses dans le beurre ramolli, l’odeur du beurre, fade et entêtante, le lait qu’on trait, le lait qu’on écrème, la crème qu’on baratte, c’est au  fond de la cuisine que cela se passe, la baratte en bois, sous la fenêtre, on est assis sur un tabouret, mouvement de bas en Continuer la lecture#P3 Faire son beurre

#P3 | comme un éloge à la lenteur

C’est le matin tôt. Personne dans la cuisine. Sur la table basse, au milieu de cette surface vide, dans un petit récipient en porcelaine, un beignet. Juste là, posé, présent dans sa forme la plus simple. Sans doute encore chaud. Alors elle attend. Elle attend de loin, assise sur un coussin, les jambes repliées, dans l’atmosphère indescriptible de ce moment Continuer la lecture#P3 | comme un éloge à la lenteur

#P3 La sauce à rien

Un vrai best-seller le Ginette ! On le trouve (presque) dans toutes les maisons, avec des variantes de couvertures ! Transmission de la cuisine française, il y a l’exemplaire familial jaune et noire, on dirait une abeille, aux feuilles ambrés qui se détachent. Celui trouvé dans la bibliothèque de la belle famille. Le mien acheté dès les premières années estudiantines, symbole d’émancipation Continuer la lecture#P3 La sauce à rien

#P3 | C’est d’la Daube !

D-A-U-B-E. Cinq lettres pour désigner un plat fumant et fumeux dont les restes se consomment FROIDS, en gelée, du dimanche soir à la fin de la semaine si nul n’a eu l’idée d’achever la daube CHAUDE avant. Hist : ce mot d’origine lyonnaise signifie  “gâté“ appliqué à des fruits et des viandes. Par extension, «nul à souhait» dans l’expression  “c’est d’ Continuer la lecture#P3 | C’est d’la Daube !

#P3 | oignons pommes de terre

Faire avec peu, avec ce qu’on a : pommes de terre oignons, oignons pommes de terre, un peu de beurre, une pincée de sel forcément, du poivre (si poivre en poudre qui ne vaut rien, mieux vaut s’abstenir). Faut que ça tienne au corps (équilibre des glucides, fibres, lipides, protéines), que ça repousse la faim. Faut que la bouche s’ouvre et Continuer la lecture#P3 | oignons pommes de terre

la fabrique | Emmanuelle Cordoliani, des cuisines

Sorties tout droit de l’anthologie d’une certaine dose de poésie Quand on épluche les pommes de terre,            ça fait à peu près le même bruit            que quand on coiffe les cheveux d’un enfant.                        […]                        Quand on coupe le fruit de la passion, il s’ouvre parfois comme avec le soupir d’un être qui a été pendant longtemps abandonné.                        Quand on touche Continuer la lecturela fabrique | Emmanuelle Cordoliani, des cuisines