A propos de Rebecca Armstrong

Désormais à Toulouse Désormais une newsletter (Les Mots Grattent) Désormais un livre (un deux trois) Et toujours Tiers-Livre, la commu

#40jours #13 | garance

Ma rue est une couleur dans ma ville. Sa couleur est une ponctuation discrète mais partout où se porte un regard. Le long immeuble sur 4 niveaux est essentiellement blanc et pourtant des bandes grises verticales le jalonnent donnent l’impression d’être de papier de verre et derrière chaque balcon transparent la voilà qui jaillit rouge de bois blessé là aussi Continuer la lecture #40jours #13 | garance

#40jours #12 | les escaliers

L’escalier de la voie Coudée je l’ai monté tout de béton marches grises rampes acier garde-corps peints corail. De l’autre côté du pont l’escalier de la Voie Coudée je l’ai descendu quatre marches de béton puis une vingtaine en acier comme léger flotte dans l’air rambardes comme fines lames ajourées. L’escalier de la Chaussée du Parc je l’ai monté il Continuer la lecture #40jours #12 | les escaliers

#40jours #10 | comme des mots expulsés du dedans

Tu me dis de fermer les yeux de creuser avec de descendre de reconnaître de suivre les traces mais j’ai si peu, si peu de souvenir de ma ville. ——— Ma ville est là en moi comme un alignement de cartes postales vieillies elle est figée comme ces images de cartes postales cornées elle est silencieuse comme un livre de Continuer la lecture #40jours #10 | comme des mots expulsés du dedans

#40jours #09 | six

Au supermarché : une femme derrière un caddy un bracelet à son poignet gauche détonne le charriot est plein elle fait la queue sa tenue est une composition disparate qui répond à l’entassement confus de ses achats et elle fait tourner le bracelet délicatement sans y penser un portail vers elle qu’on ne voit pas. Un homme tient une femme par la Continuer la lecture #40jours #09 | six

#40jours #08 | résignation

Photo_RArmstrong

La fin est-elle écrite ? Celle de l’histoire ou de sa ville ? Celle des personnages ou de leur ville ? ——— Ce n’est pas exactement un terminus. Un terminus est forcément un point de retour. Il y a forcément quelque chose après. Ici, c’était d’abord le bout du chemin du matin. Après avoir traversé la dalle, après avoir traversé la route, il Continuer la lecture #40jours #08 | résignation

#40jours #07 | va

Descend. Descend. Descend. Dans la ville d’en bas. Oui. La ville d’en bas. Par l’escalier alors, d’abord. Oui l’escalier. Il est en colimaçon. Il est en béton. Le descendre lentement. L’air ne vibre pas. La main frôle les lames de béton en déchiffre les aspérités. Que disent-elles. De descendre encore. Et encore. Il y a encore des marches. Continue de Continuer la lecture #40jours #07 | va

#40jours #06 | anamorphoses

Les souvenirs sont une carte abîmée par le temps à la fois l’île et le continent le doigt qui cherche sa route l’œil au sextant sonde le ciel océan une ville jadis connue devenue étrangère une adresse sur une feuille de papier froissée des coordonnées effacées des espaces et des temps un lac sombre gorgé de sédiments des points de Continuer la lecture #40jours #06 | anamorphoses

#40jours #05 | vertige

Le tournis un vertige quand une fois passée la porte d’entrée une autre invite sur la gauche le cagjibi s’y entassent les serviettes la machine à laver des cartons en pagaille caisse des produits ménagers étagères des chaussures du cirage des cartons encore tournis en face un couloir derrière une autre porte autre porte la cuisine mais d’abord large ouverture Continuer la lecture #40jours #05 | vertige

#40jours #04 | Des sols et une fugue

J’ai goûté ma ville. Dans le bac à sable j’ai goûté le sable. Au pied de l’arbre j’ai goûté la terre. Sur le chemin de l’école, j’ai goûté l’herbe humide. Sur la dalle j’ai posé ma langue. Seuls les enfants connaissent aussi bien leur ville. A peine à marcher qu’ils veulent savoir ce qu’est vraiment ce qui les tient debout. Continuer la lecture #40jours #04 | Des sols et une fugue