autobiographies #03 | arbre

Les Pieds dans la terre, un craquement de vie, jour après jour, dehors on nait, on meurt, du jour à la nuit, de la nuit au jour, les formes d’en haut s’éloignent de la racine mère.

Les vagues d’en haut, le frottement de tissu souple sur l’air épais et sombre, une caresse de lin sur une joue neuve, les pieds dans la terre, le murmure de ce qui monte et redescend dans la plus grande discrétion, communication cellulaire dans le noyau du silence même, parfois un craquement de vie, une courbe directionnelle ascendante s’enroule, tenir et rejoindre l’autre courbe descendante dans la matière à plusieurs couches de vie, jour après jour, dehors on nait, on meurt, les soleils se lèvent et se couchent toujours dans la même direction, du jour à la nuit et de la nuit au jour, les soleils transpercent et étalent les formes d’en haut, rafraichissent les têtes brulantes, les poitrines échaudées, les cœurs sécrètent de parenchymateux cambium, s’emplissent de sèves, se rythment aux battements des souffles cadencés, s’éloignent de la racine mère, s’effeuillent sur la couronne pour monter plus haut, pour s’éblouir d’expansion, s’arrachent à la main accueillante, chronométrie. 

Les vagues d’en haut

le frottement de tissu souple sur l’air épais et sombre, une caresse de lin sur une joue neuve,

les pieds dans la terre

le murmure de ce qui monte et redescend dans la plus grande discrétion,

communication cellulaire dans le noyau du silence même,

un craquement de vie

courbes directionnelles descendantes

tenir, rejoindre, les courbes ascendantes dans la matière feuil de vie,

jour après jour

dehors on nait, on meurt

les soleils se lèvent et se couchent toujours dans la même direction,

du jour à la nuit, de la nuit au jour

les soleils transpercent et étalent

les formes d’en haut,

rafraichissent les têtes brulantes, les poitrines échaudées

les cœurs sécrètent de parenchymateux cambium,

s’emplissent de sèves,

se rythment aux battements des souffles cadencés,

s’éloignent de la racine mère

s’effeuillent sur la couronne pour monter plus haut,

s’arrachent à la main accueillante,

s’éblouissent d’expansion,

chronométrie

 ↑

Les vagues d’en haut

le frottement de tissu souple sur l’air épais et sombre, une caresse de lin sur une joue neuve,

les pieds dans la terre

le murmure de ce qui monte et redescend dans la plus grande discrétion,

communication cellulaire dans le noyau du silence même,

un craquement de vie

courbes directionnelles descendantes

tenir, rejoindre, les courbes ascendantes dans la matière feuil de vie,

jour après jour

dehors on nait, on meurt

les soleils se lèvent et se couchent toujours dans la même direction,

du jour à la nuit, de la nuit au jour

les soleils transpercent et étalent

les formes d’en haut,

rafraichissent les têtes brulantes, les poitrines échaudées

les cœurs sécrètent de tissulaires cambium,

s’emplissent de sèves,

se rythment aux battements des souffles cadencés,

s’éloignent de la racine mère

s’effeuillent sur la couronne pour monter plus haut,

s’arrachent à la main accueillante,

s’éblouissent d’expansion,

chronométrie.

 ⇪

chronomètrie.

s’éloignent de la racine mère

les formes d’en haut,

du jour à la nuit, de la nuit au jour

dehors on nait, on meurt,

jour après jour

un craquement de vie

les pieds dans la terre

A propos de Romain Bert Varlez

J'écris pour mieux lire.

8 commentaires à propos de “autobiographies #03 | arbre”

  1. Bonjour Romain, j’ai préféré lire la seconde présentation. La lecture de cette forme était en harmonie avec ma respiration, aussi l’image des feuillages en mouvement est venue facilement. Hormis le « parenchymateux cambium » que je ne connais pas et qui a cassé la fluidité de ma lecture.

    • merci Hélène pour votre lecture et il semblerait que j’approche ce que je voulais faire entendre. je suis d’accord avec vous avec « parenchymateux cambium ». Cela me gênait un peu mais je faisais le pari de l’inconnu. Le parenchyme est un tissu vivant des végétaux, et le cambium une sorte de sous écorce essentielle à la communication entre le dedans et le dehors par voie cellulaire. Mettre les deux ensembles était dur et une aberration biologique. Je l’ai remplacé par tissulaire. Et j’ai continué. Merci encore.

  2. Les flux dans les canaux de l’arbre sont invisibles et silencieux… secrétions, sèves… et on les ressent dans ton texte
    (préférence pour la version bloc, plus de force, plus de sens à mes yeux)
    merci Romain

  3. Bonjour Romain, très beau texte….D’images fixes et de flux, à la fois quelque chose de transcendant et quelque chose d’implacable aussi l’inconnu d’un syngtagme qui ouvre justement sur un inconnu on s’amuse d’ailleurs à interpréter!…

  4. C’est magnifique ! j’ai aimé les trois formes, il m’a semblé que chacune venait reprendre et amplifier la précédente, il y a une puissance musicale, incantatoire dans votre texte (m’a fait penser à la musique de Carmina Burana, reprises et amplifications)

    • merci Muriel, Difficile d’écrire car mes caractères sortent gris sur gris donc à l’aveugle. je vous remercie.