autobiographies #12 | c’est de la bonne !

Elles courent, elles poussent, à l’air libre ou enserrées dans une serre. se disputant les faveurs du soleil ou la chaleur des lampes DEL, elles sont lascives ou vivaces, fraîches ou désséchées, elles sont nimbées d’odeurs aromatiques qui nous transportent au delà de la Loire, dans les garrigues d’un bout de crau, entre Camargue et Durance. Bercées et ballotées entre mistral et tramontane, leur nom rappelle les chants des pâtres de là-bas. En carte postale ou en plats, menthe et ciboulette, thym et romarin, basilic et coriandre, persil ou curcuma, accompagnent nos mets quotidiens, chauds ou froids, été comme hiver, même si elles se cueillent entre avril et octobre. Se contentant de peu, élevées à la dure, elles n’en demeurent pas moins fines et délicates, chacune d’elles et tant d’autres, ornent et rehaussent le goût et la saveur des pizzas et des salades, bonifient les sauces et les vinaigrettes, pour le plus grand délice de nos papilles. Elles sont aussi les amies de nos plantes de balcon et des jardinets de banlieue, repoussant insectes et vermine, pour peu qu’on leur accorde la place qu’elles méritent. Elles sont aussi les fidèles alliées de notre santé, en infusion ou en bouquet, elles contribuent au bon équilibre alimentaire, en nous faisant économiser le sel et le gras, pour l’entretien de notre ligne et le confort de notre appareil cardio-vasculaire. Elles sont plus que de simples garnitures ou de reliefs de repas, elles sont avant tout des herbes à déguster en famille, toutes générations confondues, de un à soixante-dix sept ans, en découverte ou par désir de prolonger un plaisir des saveurs que l’âge aidant, nous aurait fait oublier ou ignorer. On peut aussi les perdre au fond d’un placard ou d’un bocal de cuisine pour leur préférer des aromates artificiels composant les plats industriels pré-cuits et prêts à manger mais tellement plus rapides à servir. A moins qu’ils ne servent de marque-page d’un livre quelconque abandonnè sur une étagère de bibliothèque, que l’on redécouvrira au hasard d’un tri. On s’interrogera sur la finalité de cette herbe ou de cette branche au parfum défraîchi, on supputera, on se perdra en conjectures sur les motivations de celui ou de celle qui l’aura déposée ou bien l’on se souviendra, non sans nostalgie, comme le marqueur d’une époque heureuse, que l’on ne retrouvera plus.

A propos de Laurent D.

En quête de mots et d'histoires à réinventer

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