autobiographies #14 | images en litanies

l’une est extraite du corps de l’autre, mais s’y attache: mains agrippées au genou, nez mouché dans son cou, pieds et poings liés, cheveux enmêlés, intensément pétries l’une de l’autre

s’entraîner à mourir, comme on s’est entraîné à embrasser, à écouter ou à pleurer au bon moment, lady di est tuée alors que je m’endors au volant

déménager en laissant tout sur place, simplement disparaître, recommencer à zéro et croire aussi qu’une partie de moi continue de vivre dans l’endroit précédant

jevoussaluemariepleinedegrâces, donnenous aujourd’hui notrepaindecejour, pardonnenousnosoffences commenouspardonnons àceuxquinousontoffensé, mais délivremoidumal

boire pour oublier qu’on a mal, boire pour faire semblant, boire jusqu’à trébucher, faire le mal, le con mouillé du désir de nuire à l’autre

à l’abri des gouttes, la capuche qui tambourinne, les bottes qui piétinent les flaques, ébétée du bonheur d’être là

des mains brunes et ridées par le soleil, la vie au grand air, les bourrasques de la mer, des mains chaudes et douces que je garde au creux de mon coeur

il y a des choses que je ne sais pas dire, parce que je les ai tues trop longtemps, elles étaient entérrées au fond de mon corps, c’est pour ça qu’il pèse si lourd

fleuve scintillant dont les reflets décorent le plafond, je quitte mes oripeaux, IampowerfulIamcapableIamworthy

A propos de Irène Garmendia

Lectrice par amour des mots et des histoires. Voyageuse immobile, perdue entre plusieurs langues, a récemment découvert le jeu d'écrire.

2 commentaires à propos de “autobiographies #14 | images en litanies”