autobiographies #03 | le cèdre de Garches

Le cèdre de Garches

Ce cèdre-là est d’aquarelle, du Liban et de Garches. En un tour de main il a poussé sur le papier-torchon – le tour de main et le papier-torchon, c’est la règle avec l’aquarelle. Il se frotte aux vitres coulissantes de la chambre, les embrasse tout entières – comme ça qu’il s’est glissé jusqu’à l’eau du papier. La nuit, il absorbe le bruit des palles quand l’hélico se pose sur son tarmac de poche ; le jour, il retient les regards. Il a l’inébranlable foi du cèdre en son éternité – foi naïve quand la foudre l’abattrait en moins de temps qu’il n’en faut pour le peindre mais, pour cette foi qu’il a, il y a dans ses chuchotements nocturnes des mots qui font tenir jusqu’au petit matin et espérer, le jour.

A propos de Christiane Mansaud

Besoin de passer par d'autres langues - connues, inconnues, pour mieux sentir celle en creux, la redécouvrir, l'explorer de la voix, la réécrire, la modeler, aller jusqu'où il est possible - qui mène l'autre ? mystère...

3 commentaires à propos de “autobiographies #03 | le cèdre de Garches”

    • … merci de ce retour, Anne ; vrai qu’il s’est écrit à la vitesse de son aquarelle celui-ci !