#carnets #prologue | les tout neufs

Deux boîtes à archives, gonflées, déformées.
L’une pour les carnets commencés, entamés, certains noircis d’une écriture parfois difficile à déchiffrer.
L’autre pour les carnets neufs. Inventaire :
– cahier Clairefontaine, format A4, 148 pages, spirales métal, papier velouté, couverture translucide bleu ciel, imprimés en surépaisseur de velours blanc des silhouettes d’éléphants, la trompe haut levée, le dos, le front et le bas des pattes ornées d’arabesques douces.
– encore sous blister, cahier A5 à spirales, 300 pages, couverture en carton jaune, frise naïve de paons, vaches et encore des éléphants aux couleurs vives grenat, bleu, vert, orange, reproduction des fresques peintes sur les murs par les femmes de la région du Bihar. Au dos l’étiquette Madhubani 130 Rs.
– urban gridded notebook, sur la couverture et sur chaque page, en filigrane bleu, le plan d’urbanisme d’un quartier, le tracé des rues, l’emprise des immeubles, les zones creuses, 254 villes du monde entier Accra, Albuquerque, Amsterdam, Anchorage, Antwerp, Asuncion, Athens, Atlanta, Austin, Bucarest…, acheté soldé à la librairie Raconte-moi la Terre.
– cahier à dessin spirale, carré, 300 pages, papier bouffant, couverture papier enduit bleu roi, au dos des taches, traces de gouttes de pluie.
– carnet en papier recyclé, couverture vert kaki, relié par deux lamelles de bois cousues avec les pages aux bords mâchés. Papier épais, irrégulier, marbré de filaments de bois. Il absorbe l’encre qui s’étale jusqu’à devenir illisible. 
– épais carnet A5 à la couverture rouge. Classé dans les carnets neufs alors qu’il est commencé aux deux bouts.
– petit carnet chétif, spirale en plastique, la première page porte en creux les traces d’un crayon trop appuyé. Peut-être un dessin d’enfant que j’ai arraché pour le punaiser au dessus de mon bureau.
– carnet des atlas poétiques relié pleine toile. Sur la couverture bleue, un goéland vole au dessus d’un globe terrestre noir sur lequel sont tracés méridiens, parallèles et esquissés les limites des continents. Les pages blanches non lignées, lisses comme des promesses. 

A propos de Aline Chagnon

Emballée par le projet "grand carnet", je vous rejoins pour ces 40 jours. Ce qui me passionne dans l'écriture, c'est l'expérience, le chemin, les liens entre le corps, le souffle et l'écriture.