Carte topographique

Carte topographique série bleue Séverac-le-château itinéraires de randonnée www.ign.fr encart avec la méridienne froissement cornée repliée sur elle-même en trois puis en accordéon bosselée usée que renferme-t’elle? Distances échelle vérités projetées toponymes objets remarquables connaissance par les courbes de niveaux points cardinaux légende je t’épuiserai alentours relevé des présences traces.


Carte topographique IGN en mémoire travail d’analyse en fac de géo William le proprio du gîte a dit pour les ballades il y a une carte sur le buffet série bleue les randonnées: surtout pas! trop d’organisation! Mais lecture exhaustive en vue d’épuisement. Les toponymes, Ajas, Bonneterre, le Montplos (borne à 925m- un point au centre du triangle équilatéral), Canilhac, dolmen de la Galline, Grèzes, et symboles: ligne noire, voie ferrée au nord du hameau, un grand pont, trois plus courts, encoches parallèles puis marche exploratoire depuis le hameau l’idée d’une voie d’un passage avant que tout ne soit aux ronces et aux orties plus ça plie plus ça déplie plus ça déchire à force de froissements d’usure de replis sur elle-même en trois puis en accordéon parfois en inversant le sens d’angles cornés l’idée d’un ruisseau le choix d’une ruine un quadrillage roulé dans la poche et bosselé l’intuition d’une échelle et ce qui fera point de repère jusqu’au dolmen en bout de chemin après la route à travers falaises on fait coïncider la présence au réel et l’idée de la présence l’émotion de cette jonction de quand date le relevé ? Et comment il s’opère? Quelle empreinte du terrain s’inscrit en toi en suivant ce qui fait relief? Quelles traces? Avancer dans la caillasse au rythme du petit et regarder les engins agricoles ramasser les foins sur la colline, sur un segment de la méridienne les poids lourds et les camping-cars qui filent, l’absente de tout carte, terre de Soulages partir en reconnaissance des courbes de niveau par un chemin descendant derrière les maisons et se construire sa propre légende perdre le chemin chercher le ruisseau trouver les granges en ruine qui n’existent que réellement, s’extraire du sous-bois et revenir à l’embranchement, surpris quand même.


Carte topographique, revenir sur ses pas dans le quadrillage bosselé roulé dans la poche, lecture exhaustive de géographe en vue d’épuisement, sur le buffet parmi les prospectus quel touriste je suis? série bleue pour randonnées plutôt expédition sans balise par monts et par vaux de cinq mille ans revenir sur ses pas partir en reconnaissance des courbes de niveau en marche exploratoire dans l’idée qu’on s’en fait par le symbole l’idée d’une voie ferrée par une ligne noire, l’idée d’un pont plus grand que les autres par des encoches parallèles qui se révèle viaduc, l’idée d’un point culminant par un point dans un triangle équilatéral, l’idée d’un chemin avant que tout ne soit aux ronces et aux orties, extrait du sous-bois, à l’embranchement surpris par le bruit du moteur, trompé par la distance, l’intuition de l’échelle, au ruisseau repère, sous les granges en ruine mangées par la végétation, qui ne sont que réelles, Méridienne sur diagonale du vide dépliée repliée sur elle-même en trois puis en accordéon et dans le sens inverse jusqu’à la déchirure aux intersections des plis toujours les deux mêmes portions qu’on déplie vite fait on prend vite l’habitude, ce qui prend nom par la toponymie Séverac le Château, les Causses, Ajas, Bonneterre, Montplos, Canilhac, Grèzes, Ravin de Roquelude, Ruisseau de la Banide, les Prades, les Ausselats, ce qu’il faudra atteindre après la route de la falaise, que coïncide la présence au réel et l’idée de la présence, la jonction des deux systèmes de référence, Comment on relève? Quelle empreinte du terrain s’inscrit en toi suivant ce qui fait relief? Quelles traces? Revenir sur ses pas au rythme de l’enfant et regarder les engins agricoles ramasser les foins sur la colline, terres de Soulages, pâturages, pierres, rouges blanches et noires, foins jaunes et verts, guetter l’absente de toute légende.


Quel géographe je suis? Revenir sur ses pas pour saisir quelles nuances de causse? Quelles traces au terrain ? Quels spectres du coin ? Quels relevés par le haut ? Le choix des ruines, à travers le quadrillage bosselé, une projection roulée dans une poche, planche imparfaitement étendue, embarrassante même, pour une lecture exhaustive en vue d’épuisement, pour une expédition par monts et par vaux, sans balise, derrière le hameau, une marche exploratoire dans l’idée qu’on s’en fait, Méridienne sur diagonale du vide, dépliée repliée sur elle-même en trois puis en accordéon et dans le sens inverse jusqu’à la déchirure aux intersections des plis, toujours les deux mêmes portions qu’on ouvre vite-fait, on en prend l’habitude, qu’on trouve sur le buffet, qu’on égare, qu’on retrouve avec des changements notoires, revenir sur ses pas de cinq mille ans par le symbole, par la vision, l’intuition des distances sur l’échelle intérieure et sensible, l’idée d’un sommet cerclé de vautours- et fleuris d’œillets sauvages- par un point dans un triangle équilatéral, l’idée d’un chemin avant que tout ne soit aux ronces et aux orties, extrait du sous-bois, à l’embranchement, surpris par le bruit du moteur, trompé par les broussailles jusqu’au ruisseau repère, fond de combe, tomber sur les granges en ruine mangées par du végétal, qui ne sont que réelles, donc improbables, prendre nom par la toponymie : Ajas, Bonneterre, Montplos, Canilhac, Grèzes, Ravin de Roquelude, Ruisseau de la Banide, les Prades, les Ausselats, l’idée dune voie ferrée par une épaisse ligne noire, l’idée d’un pont plus grand que les autres par deux encoches parallèles qui se révèlent viaduc, comment retrouver l’hôtel (« Si ça vous intéresse ce genre de trucs ! ») construit cent ans plus tôt en prévision dune gare finalement bâtie sur une autre parcelle ? Un hôtel inutile, construit pour être ruine par un investisseur mal renseigné, tout couvert de végétation, planchers crevés, percé par le soleil, cheminées dans chaque chambre, deux étages de pierres, presque introuvable dans les arbres et la pente, quand on suit la voie ferrée depuis le viaduc, sur la droite, plus tard encore guetter l’absente de toute légende,


Revenir à quelles nuances de causse ? Quelles courbes de niveau? Quelles traces au terrain ? Quels spectres du coin? Quel relevé par le haut? Géographe du quadrillage bosselé, de projection en rouleau dans une poche, de planche imparfaitement étendue qu’on ouvre vite-fait — on en prend l’habitude — qu’on trouve sur le buffet, qu’on égare, qu’on retrouve avec des changements notoires, dans l’embarras des possibles par une lecture exhaustive interrompue, reprise en vue d’épuisement, d’expédition sans balise par monts et par vaux, de marche exploratoire dans l’idée qu’on s’en fait, Méridienne sur diagonale du vide, dépliée, repliée sur elle-même en trois puis en accordéon et dans le sens inverse jusqu’à la déchirure aux intersections des plis, d’angles cornés, de cinq mille ans revenir sur ses pas par le symbole, par la vision, l’intuition des distances sur l’échelle sensible, l’idée d’un sommet cerclé de vautours- et fleuris d’œillets sauvages- par un point dans un triangle équilatéral, l’idée d’un chemin avant que tout ne soit aux ronces et aux orties, aux sous-bois trompeurs jusqu’à tomber sur les granges mangées par du végétal, des ruines qui n’existent que réellement, qui ouvriront conversation avec ceux du pays, remonter la combe au ruisseau repère, surpris quand même à l’embranchement par le surgissement du moteur, retenir l’espace par la toponymie : Ajas, Bonneterre, Montplos, Canilhac, Grèzes, Ravin de Roquelude, Ruisseau de la Banide, les Prades, les Ausselats, la Galline, lidée dune voie ferrée par une épaisse ligne noire, lidée dun pont plus grand que les autres par deux encoches parallèles qui se révèlent viaduc, l’hôtel aboli (« Si ça vous intéresse ce genre de trucs ! ») bâti cent ans plus tôt avec l’arrivée du chemin de fer Paris-Bézier, à l’emplacement d’une future gare qu’on édifiera sur une autre parcelle, de l’autre côté de la voie, hors d’atteinte, un hôtel inutile, construit pour être ruine par un investisseur mal éclairé ? — Allez savoir!… Deux étages de pierres, tout couvert de végétation, planchers crevés, percé par le soleil, cheminées dans chaque chambre, presque introuvable dans les arbres et la pente, quand on suit la voie ferrée depuis le viaduc, sur la droite, l’absent de toute légende, passer par l’entrée de la mine, suivre lidée dune route à travers lidée dune falaise, marcher au rythme de lenfant pour que coïncide la présence au réel et lidée de la présence, aimer la jonction des deux plans, le dolmen au centre du champ sous le pin solitaire, quand l’empreinte sinscrit en nous, si je referme la carte, est-ce que je moissonne avec les engins agricoles lun des trapèzes jaune et vert à flanc de colline? Est-ce que je pars avec les poids-lourds et les camping-car sur le segment dautoroute en haut à gauche? Est-ce que je soulève terre de Soulage, foins, pâturages, haies, pierre rouge, pierre blanche, pierre noire?

A propos de Antoine Gentil

Enseignant spécialisé auprès d'adolescents en ruptures sociales. Anime des ateliers, écrit du théâtre et des textes de chanson.