40 jours – #20 | la scène est muette

A la fenêtre d’une maison de village, un jeune homme se penche sur un couple qui marche dans la ruelle, son visage est joyeux, il esquisse un sourire, l’homme et la femme lèvent les yeux vers lui, la femme ne remarque pas les clés de huit, de dix, de douze alignées par terre près de la moto et les bouscule Continuer la lecture40 jours – #20 | la scène est muette

40 jours – #19 Transaction

Sur le chemin de la boulange, ce « bonjour m’sieur dame » adressé d’une fenêtre en hauteur par un jeune homme et l’on ne voit pas les clés de huit, de dix, de douze alignées par terre près de la moto. « Et celui-là tu l’aimes ? » « Une tropézienne et deux exotiques alors ? Avec une festive pas trop cuite s’il vous plaît Continuer la lecture40 jours – #19 Transaction

40 jours – #18 | recopier c’est facile

Mes bonnes dispositions n’ont ni le temps, ni la permission de s’épuiser naturellement ; les mauvaises, en revanche, en ont plus qu’elles n’en demandent. Or, ainsi que je peux le calculer d’après ce Journal, je souffre d’une disposition de ce genre depuis le 9, cela fait presque dix jours. Hier, une fois de plus, je me suis mis au lit Continuer la lecture40 jours – #18 | recopier c’est facile

40 jours – #17 | petits embellissements bienvenus

J’aurais aimé écrire sur ma place, mon bout de rue, comme ce que Robert Walser écrivait de ce clou dans le mur, si ça vous dit quelque chose. De ma fenêtre, quoi ? Je n’avais pas d’œil ce matin, n’en ai pas non plus ce soir, tout à regarder, rien à embellir. Pas de clou. Pas de détail. Rien à Continuer la lecture40 jours – #17 | petits embellissements bienvenus

40 jours – #16 | il fait froid, couvrons-nous

Un pantalon de velours vert fatigué, pochant aux fesses, par-dessus des bottines marron glacé, une polaire bleu marine à fermeture éclair frappée sur la poitrine à gauche d’un « REGATTA Great Outdoors » brodé de fil blanc sur un sweat-shirt gris souris ; un jogging gris pâle, des baskets blanches, un blouson en fausse fourrure doux et noir ; un jean kaki, des Continuer la lecture40 jours – #16 | il fait froid, couvrons-nous

40 jours – #15 | cut-up moi ça

mais non je n’ai pas dit de parler Selva ! Selva ! pas loin je n’ai plus de rouge, juste du blanc…n’hésitez pas c’est Belle elle s’appelle Belle dans un quart d’heure non, je ne préfère pas… vous ne serez pas déçus ça coupe souvent chez nous vous avez déjà essayé ? oh ! il fait beau dis donc à Continuer la lecture40 jours – #15 | cut-up moi ça

40 jours – #14 | rien qu’une seconde

Elles volètent, se rapprochent puis s’éloignent et reviennent aussitôt selon une chorégraphie incessante près du pilier de châtaignier planté sur la terrasse face à une chênaie, se posent, renversées, dévoilant leur ventre jaune, sur le tronc épluché, lisse, pour becqueter par petites secousses, redressant leur petite tête noire entre chaque coup de bec, la boule de graisse suspendue dans un Continuer la lecture40 jours – #14 | rien qu’une seconde

40 jours – #13 | arrêter le monde

La main gauche au menton, l’index effleure les lèvres, les barre, le pouce pend mollement, souplement, encadrant le bas du visage éclairé, tandis que les yeux gris bleu légèrement plissés, rivés sur la route, fixent l’horizon droit devant, c’est le soleil du soir qui lui vaut ses sourcils froncés à moins qu’une pensée lancinante…

40 jours – #12 la grisaille, les dessous

Trouver les mots pour donner de la situation la version la plus factuelle, sans trop de détails pour éviter que des images ne viennent se greffer sur les paroles choisies, répondre aux questions de la manière la plus plausible, sans trahir les confidences recueillies, expliquer ce que l’on a compris soi-même et finalement se rendre compte que tout cela est Continuer la lecture40 jours – #12 la grisaille, les dessous

40 jours – #11 | c’est dimanche

Les premières lectures de très petite fille, à cinq ans, Pinocchio, dans une version très édulcorée mais qui faisait son effet sur moi, le nez qui ne cessait de s’allonger au fur et à mesure des mensonges et la frousse que cela m’arrive si jamais… Jules Verne alimentait mon imaginaire et mes envies de découvrir le monde, et pour son Continuer la lecture40 jours – #11 | c’est dimanche