40 jours – #17 | petits embellissements bienvenus

© Bernard Perlongo

J’aurais aimé écrire sur ma place, mon bout de rue, comme ce que Robert Walser écrivait de ce clou dans le mur, si ça vous dit quelque chose. De ma fenêtre, quoi ? Je n’avais pas d’œil ce matin, n’en ai pas non plus ce soir, tout à regarder, rien à embellir. Pas de clou. Pas de détail. Rien à ronger. Et surtout rien du côté de la langue. Des façades : du rose côtoie de l’ocre, du bleu délavé, du gris sale. Des balcons : terrasses bétonnées et vieilles rambardes de métal,. Des volets : de bois marron, gris, bleu. Des vitrines : petits commerces, café, cave à vin. Des pavés : tachés, disjoints, des herbes qui s’insinuent dans les interstices. Du grand platane : qu’il daigne chaque année remettre ses feuilles quand on l’élague jusqu’à l’os avant chaque hiver. Du ciel : blanc comme un couvercle ou bleu comme une ouverture. Rien d’autre à dire.

A propos de Marlen Sauvage

Journaliste longtemps. Puis dans l'édition. Puis animatrice d'ateliers après une formation Elisabeth Bing et DUAAE à Montpellier. J'anime encore quelques stages d'écriture, ai contribué aléatoirement au site des Cosaques des frontières, publié quelques livres – fictions et biofictions – participé à plusieurs ouvrages collectifs. Mon blog les ateliers du déluge.

2 commentaires à propos de “40 jours – #17 | petits embellissements bienvenus”