#recto verso # 12 | sur place

Incrustée dans la couverture grège du livre écrit par Tony après la quête minutieuse menée pendant la dernière partie de sa vie, voici la photographie un peu sombre d’une place de village avec toits en pente. Comme une gravure qui soulignerait sans la montrer la rudesse du lieu ou de la saison. Le livre du lointain cousin Tony, si proche Continuer la lecture #recto verso # 12 | sur place

#rectoverso #12 | Chris la vaillante.

On est penchées sur les photos de classe, les deux grandes viennent de les classer par année ,et les relier avec anneaux et couvertures au ton vert pâle pour l’une et rose pour la plus jeune, alors je vais chercher les miennes, enfin, lorsque je suis « la maîtresse » (on disait) j’en ai quelques unes, 1962-1963 je reconnais et Continuer la lecture #rectoverso #12 | Chris la vaillante.

#rectoverso #12 | la chasse d’été

Recto Des hommes se parlent sans qu’on puisse les entendre dans un intérieur qu’il faudrait qualifier de sombre, sans lumière et sans confort, avec certainement un meuble entre eux, quelque chose qui tiendrait lieu d’un bureau, d’un officie, sans que l’on puisse trouver réellement le mot qui conviendrait. Des hommes se parlent donc mais combien sont-ils, réunis alors qu’ils sont Continuer la lecture #rectoverso #12 | la chasse d’été

#rectoverso #12 | Les grenats

1980. Quelle drôle de frimousse ! Chevelure bouclée abondante lourde bien que mouillée descendant en cascade sur ses épaules à la Maria Schneider. Ce regard aux yeux noirs qui le regarde droitement comme seuls savent regarder les bébés. Sans insistance particulière, mais tranquillement et longuement. C’est cela qui la rend étrange. Elle fixe son interlocuteur sans la moindre gêne ni provocation. Continuer la lecture #rectoverso #12 | Les grenats

#rectoverso #12 | le type du banc

Recto L’article sommeille au cœur d’un journal qu’on se passe de client en client, sans trop y prêter attention, par automatisme de comptoir, comme s’il était écrit : Réservé aux habitués qui prennent leur café -pour certains c’est déjà le blanc ou le jaune, même à cette heure- au comptoir. On aurait pas idée de passer le journal à un inconnu de passage qui Continuer la lecture #rectoverso #12 | le type du banc

#rectoverso #12 | L’aviateur

Recto | Le grand absent La valise est posée sur la table de la salle à manger. C’est une vieille valise en carton d’un bleu délavé et dont les charnières ont sauté. Il suffirait de l’ouvrir comme on lève un couvercle mais j’hésite. Je sais que la valise contient les lettres qu’ils ont échangées pendant les années précédant la déclaration Continuer la lecture #rectoverso #12 | L’aviateur

#rectoverso #12 | Par où débarquer ?

RectoLe soleil diminue à vue d’œil dans cet instantané de lumière de septembre. Des burins se heurtent en sourdine. L’homme lutte. Il s’essuie le front avec un mouchoir bien propre. L’effort musculaire du corps en avant presse ses mains sur le timon d’une petite charrette. Il pousse ses jambes loin en arrière vers les quatre roues, tire des courroies en Continuer la lecture #rectoverso #12 | Par où débarquer ?

#rectoverso #12 | Pretty in pink

Le lit a été livré hier. Un futon deux places, qui occupe presque tout l’espace de la chambre. Je commence à m’habituer à dormir seul.J’ai fini de déballer les livres, déplier et ranger les vêtements. J’ai branché dans le salon la chaine hifi que je trimbale au gré des déménagements depuis plus de 20 ans. Claire n’en voulait pas, de toute Continuer la lecture #rectoverso #12 | Pretty in pink

#rectoverso #12 | le livre usagé et les féminicides

Quand elle arrive, le sac plastique est posé sur la table où elle boit son café le matin. On lui dit que le sac a été laissé là pour elle, la veille. Dans le sac, il y a un livre de poche, collection Folio, un gros livre de poche, près de 1370 pages. La couverture est abîmée, elle a pris Continuer la lecture #rectoverso #12 | le livre usagé et les féminicides