#rectoverso #PS | Gardienne et guérisseuse

Tu es arrivée hier soir en diligence à Tours. Et ce matin, tu t’es perdue dans le dédale des couloirs de l’Hôpital Général de la Charité. Quand tu franchis la porte de la salle qui accueillera vos cours, toutes les élèves ont déjà choisi leur place et tentent de rester debout et silencieuses devant leurs tables. Elles cherchent en vain Continuer la lecture #rectoverso #PS | Gardienne et guérisseuse

#rectoverso #PS | dans la lumière des cuisines

Ça m’a saisie en entrant dans la salle du musée du Jeu de paume, j’ai vu la faïence jaune pâle des murs de la cuisine de Jeanne Dielman, j’ai vu Delphine Seyrig, la bassine d’eau, les pommes de terre. Me revenaient les meubles, les motifs du papier peint, des rideaux et du fauteuil, les couleurs familières. Me revenaient les visages, Continuer la lecture #rectoverso #PS | dans la lumière des cuisines

#rectoverso #PS | Le dit des maux

 […].« N’en déplaise aux théologiens, la femelle n’est pas un mâle auquel on aurait retranché quoi que ce soit. C’est même le contraire »*. Le cerveau primordial est le cerveau femelle. Le mâle en devenir doit sa destinée sexuée à la préexistence de la femelle. Décliner, comme une conjugaison au passé, présent, futur, et même imparfait, tout ce que le petit homme Continuer la lecture #rectoverso #PS | Le dit des maux

#rectoverso #PS | Laura Vasquez, j’avais cru… et pourtant

Codicille : A partir de la proposition #7# Quand on tombe amoureux on se relève attaché C’était un matin qui ne savait pas choisir, calme ou trop lumineux, je ne sais plus, la lumière passait à travers les rideaux comme une main tiède et lente, le jour s’est glissé sous mes paupières comme un animal discret, j’étais déjà debout avant d’ouvrir Continuer la lecture #rectoverso #PS | Laura Vasquez, j’avais cru… et pourtant

#rectoverso #PS | Fissures

Un claquement sec. Le psychiatre a refermé mon dossier. « Vous devriez sortir davantage ». Il retire ses lunettes. « Marcher. Observer. Vous reconnecter au monde. » Je hoche la tête sans conviction.Dehors, la lumière est crue. Devant la porte du Centre Médico Psychologique, quelque chose cède en moi. Bruit sec, encore. Mes jambes se mettent en mouvement d’elles-mêmes. Je marche sans savoir où. Continuer la lecture #rectoverso #PS | Fissures

#rectoverso #PS | enfin vers le silence

En marchant, l’après-midi, sur les sentiers tordus qui montent dru même quand ils redescendent, les mots viennent encore comme à une petite enfant qui fait la joie de son entourage en désignant du doigt d’abord et en nommant ensuite. Continuer la lecture #rectoverso #PS | enfin vers le silence

#rectoverso #PS | l’écrire, ce poème

Pour écrire ce post-scriptum, je suis partie du texte #10 dans lequel j’ai inséré des fragments écrits par ailleurs à partir de notations de couleurs relevées dans mes lectures depuis un an. Contrairement aux forces de Laura Vasquez où les poèmes se disent, ici ils s’écrivent selon le procédé adopté par Mathieu Belezi dans Cantique du chaos. Le vide du Continuer la lecture #rectoverso #PS | l’écrire, ce poème

#rectoverso #PS | haïbandonnées

à postillonner  impoli ne se fait pas sauf à postscripter Pas comme un chiendent Pas comme un bambou Ni roseau, ni carex Ne pas l’aimer comme un lierre Ne jamais l’envahir Ajouter quelque chose, n’importe quoi, mais quelque chose, après la signature. L’apostille comme une ultime alerte, un dernier mot, un signe final. La scripture ne serait que post-partum avec Continuer la lecture #rectoverso #PS | haïbandonnées

# rectoverso # PS | Un salon nébuleux

Je connais les brins de nuages qui survolent les grands déserts en douce. Je connais les abris pourfendus sans possibilité aucune de rejoindre une réalité. Enfouis ces refuges sous l’épaisse et gluante couche de l’oubli. Je connais des dents modelées pour la mastication des soupirs persistants. Et je croise, de longue, les vents épars qui froissent les cheveux et moutonnent Continuer la lecture # rectoverso # PS | Un salon nébuleux

#rectoverso # ps | une deuxième chance en désespoir sans cause

Je pris la direction du poème, traversai le couloir entravée des chevilles aux poignets : Tu devras lui faire la voix, m’avait dit le geôlier. Le poème avait jeté ses vers sur la table à quelques centimètres du bord en grand désordre ; sans queue ni tête ils oscillaient comme des oxyures, ils pouvaient à tout moment basculer et s’abimer dans Continuer la lecture #rectoverso # ps | une deuxième chance en désespoir sans cause