#enfances #00 | Sur le divan

un coeur bat très fort un centre irradie la terre a un coeur interne le noyau des kilomètres et des kilomètres de profondeur au centre de la terre et un coeur externe le soleil sur cette immense plage où tout se confond où il est impossible de repérer le parasol où le moindre signe le moindre élément le lieu la maison improvisée le temps d’une journée de plage et beaucoup de monde et la confusion des éléments et humains mouvants dans un décor planté fixe une ligne de maisons au bord de la plage et devant sur des mètres de la mouvance et devant sur la ligne droite entre le parasol repère et le bord de mer il marche il creuse non il creuse un trou autour d’un monticule de sable et la mer s’engouffre autour du château de sable il lève la tête et visuellement attrapper un indice de sa mère son père son parasol une dame s’approche repères dans le visage inconnu les traits du visage ce nez ces yeux ne lui disent rien cette masse de cheveux qui retombent autour de la figure qui se penche sur lui et ce bruit curieux ce mélange de sons de cris de rires de plongeons d’appels qu’il n’arrive plus à découper et le décor qui bouge dans tous les sens pas de lumière dans ce théâtre pour éclairer l’espace qui est le sien son bout de territoire planté dans le sable ce parasol qu’il cherche et le sable sur les petites paumes l’une contre l’autre et les lèvres de la dame les yeux de la dame qui lui disent quelque chose qu’il n’entend pas la petite maison blanche en hauteur avec une croix rouge un index pointé une main sur son cou et le voilà entrainé à devoir traversé la foule en haut en bas à droite à gauche devant derrière la longue ligne de sable devant la mer l’entoure l’encercle une vague la dame est gentille elle sourit il prend la main qu’elle lui tend une barrière de belles et grandes maisons des châteaux en dur la maison chinoise a disparu elle n’est plus devant et l’eau entre dans le rond du château fort de sable une grosse vague attaque le mur il lève la tête sous ce bord de chapeau une plage très grande avec plein de monde des inconnus que des gens qu’il ne connait pas il cherche sa maman son papa le parasol dans la forêt de parasols plantés dans le sable il ne trouve pas le sien jaune et bleu des enfants courent il n’y a pas son frère parmi eux ni sa petite soeur qui n’est plus à côté près des jambes de maman il tourne la tête dans un sens et dans l’autre la ligne de châteaux au fond a changé ce ne sont plus les mêmes maisons et la maison chinoise a disparu la maison rouge comme le parasol jaune et bleu ne sont plus là et la dame sourit donne sa main la dame se penche et lui sourit encore la main est gentille le sable est un peu chaud ça brûle

A propos de Romain Bert Varlez

J'écris pour mieux lire.

3 commentaires à propos de “#enfances #00 | Sur le divan”

  1. on est entrainé par le souffle dans votre texte on se laisse emporter dans ce rêve réel vécu remémoré fantasmé on ne sait plus et c’est réussi, comme les mots qui se suivent et se bousculent

  2. Pas de ponctuation donc à soi de la placer en lisant- s’y perdre au début un peu ainsi puis trouver le rythme. La question ensuite de ce rythme, provient-il du texte, du lecteur, des deux… c’est la question fabriquée par la perte des repères familiers ou leur abscence. Ce qui produit une sorte d’inquiétude assez proche de celle, enfantine, d’ouvrir un livre, de découvrir un texte.