#enfances #01 I Raclée

Elle est vieille, et sur la peau il y a des tâches. Il y a la pelouse dans le jardin et une cabane avec une porte en bois. Elle a des fils dans une boîte à couture. Elle s’assied à côté des fils de la boîte à couture. Elle a toujours des boîtes avec du chocolat dans les boîtes. Il faut apprendre comment sont ceux qui ont la liqueur. C’est les noir et brillant. Les cheveux sont rares, ils sont fins et ils sont oranges. Je ne sais pas si elle pince les joues. Je ne sais pas ce qui leur prend à pincer les joues. Je ne les vois pas eux se pincer les joues.

Sur le portrait, il a l’air sévère. Et dans la pièce aussi quand il est là dans le grand salon. Il est immobile comme les morts. Il a le corps immense. Et toujours les bras posés sur les cuisses. On dirait même debout, même quand ça pend les bras, il a la tête à avoir les bras posés sur les cuisses et le buste bien droit. On n’est jamais droit comme ça. Il n’a jamais dû se mettre à quatre pattes. Il est si droit. Il ne doit pas pouvoir ramasser les objets. Pourtant il a le bras souple parfois, pour flanquer des roustes.

Il parle fort. Il part étendre le linge. Il a perdu ses cheveux. Le visage est un peu rouge. Il cuisine beaucoup. Du poisson souvent. Il va pêcher parfois. Mais ce poisson là il le mange pas. Il le relâche. Il fait les anguilles. C’est violent les anguilles. Si tu les manges, elles vont continuer de bouger après les avoir avalées. Il aime boire. Il va chercher la bouteille à la cave. Elle sent fort la pomme la cave. Il a le haut des joues très rouge. Il joue souvent. Il fait le jardin. Quand il se réveille le matin et qu’il se met debout, son sexe ballote dans le pantalon de pyjama en coton.

A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

5 commentaires à propos de “#enfances #01 I Raclée”

  1. Pincer les joues (c’est dans quel film de Woody Allen qu’il y a une scène de pinçage de joues, Manhattan, je crois), les bonbons à la liqueur, les anguilles et puis ce mot rouste. Quelques mots et la langue emmène ailleurs.

    • Mais oui je ne sais pas d’où il est venu ce mot là, j’ai du vérifier la définition… du vocabulaire de grand père des années 50.

  2. « Elle sent fort la pomme la cave. Il a le haut des joues très rouge. » très réussis, ces portraits croqués à hauteur d’enfant.