#été2023 #06 | ce texte ne rend pas la monnaie

Parce que, entre nous, aujourd’hui, il doit être question d’argent, il m’est impossible de ne pas saisir cette occasion d’en appeler à votre généreuse solidarité. Il s’agit de soutenir financièrement un ambitieux projet : une action juridique internationale visant à obtenir de la communauté européenne réparations des crimes et préjudices infligés aux peuples amérindiens depuis 1492. Toutes et tous, nous savons combien l’exploitation des mines d’argent du Potosi et leurs martyrs dans les bassins miniers du haut-Pérou ont été déterminants pour l’essor industriel européen, bien au-delà du siècle d’or espagnol. Ce que nous savons moins, c’est le montant des sommes engagées et votées par l’Europe en 1992 pour festoyer à l’occasion du cinquième centenaire de ce que l’UNESCO a prudemment nommé « la rencontre des deux mondes ». Ces subventions européennes s’élevaient à onze milliards de dollars. C’est le montant des réparations que l’action de groupe mise en œuvre se propose de réclamer à l’Europe avant la fin du XXI ème siècle. Si, comme je l’espère, cette action collective vous touche, merci de me contacter en MP en indiquant le #419 en objet. Avec votre accord et votre adresse de courriel, nous transmettrons votre soutien aux avocats en charge de cette action collective.

A titre de comparaison : 11 milliards de dollars c’est le montant des revenus que la FIFA prévoit pour la Coupe du Monde de football 2026.

A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

9 commentaires à propos de “#été2023 #06 | ce texte ne rend pas la monnaie”

  1. Merci Danièle et Catherine de vos passages et retours. Mais ne vous laissez pas avoir par cette lettre de Jérusalem qui ose s’emparer des horreurs de l’histoire pour hameçonner ses lectrices et lecteurs.
    Merci aussi à Emmanuelle pour son courriel avec #419 en objet.

  2. Toutes ces causes de dépossession et d’usurpation méritent le regard et la corconspection, cher Ugo. Nous en avons à longueur de temps sous nos yeux.Nous avons chacun.e des combats qui nous activent et nous secouent. Les causes malheureuses ont toutes des conséquences humanitaires et environnementales gravissimes, Mais comment choisir entre celles d’aujourd’hui, en bas de mon immeuble, dans le giron familial et là-bas, si loin, dans le passé aussi ? J’avoue, en vieillissant, jouer la proximité tant que c’est possible. Je suis déjà passablement hantée par le passé, et la question des injustices et des manquements me taraude à longueur de textes. Est-ce qu’écrire remplace le don d’argent que l’on n’a pas en surabondance d’ailleurs ? Où placer les mots d’un atelier dans ce grand chaos économique et écologique planétaire ? Je te remercie d’introduire dans cet atelier un peu de thématique non fictionnelle. L’occasion de se positionner encore…

  3. faudrait vérifier aussi que dans ce chiffrage on n’a. pas oublié les bisons, les forêts, les fourrures et ceux qui en étaient responsables et bénéficiaires, à l’esclavage aussi dans les régions froides du nord, (et tant pis si cela surpasse la FIFA, d’autant que n’ayons pas la naïveté de penser que ces sommes seront versées, il y aura toujours une crise qui s’interpose)