#été2023 #06bis | 4 tiret 1 tiret 9

Mâcher des signes d’écriture ? Non, merci. Les charrier, les cracher, fussent-ils en nombre ? Non, sans façon. Sur la façade ouest de ma cuisine il fait 32° Celsius sous abri depuis plus de douze heures. Je suis un vieux mammifère et les idoles de ma génération tombent comme des mouches. Deux dans les seuls trois derniers jours. Et je ne compte pas les proches, les ami(e)s, les amours. Par peur, par lâcheté, par dénis. Et aussi parce qu’il en est des choses de la vie qui ne se comptent pas, qui sont incalculables, inaccessibles, indéchiffrables. S’il faut à tout prix parler chiffres, disons seulement que ceux du nombre alerte 419 sont contenus dans la date bascule 1492. Simple question d’ordre ou de désordre oubliant le 2 des deux mondes, le 2 de cette année là, la fin de l’islam espagnol, l’expulsion des Juifs d’Espagne, la première grammaire de Nebrija, le globe terrestre de 51 centimètres de diamètre de Martin Behaim, les 39 premiers colons européens lâchés sur les terres amérindiennes. Mâcher des signes ?

A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) 42°45' N 9°27' E. Voir son blog : scriptor.

3 commentaires à propos de “#été2023 #06bis | 4 tiret 1 tiret 9”

  1.  » Et aussi parce qu’il en est des choses de la vie qui ne se comptent pas, qui sont incalculables, inaccessibles, »… oui bon vais chercher des chiffres tout de même mais sans m’acharner sur le précis et la monnaie
    Bon parle de moi mais il est bien entendu que le plaisir d’avec vous ne pas mâcher des signes prime