#gestes&usages #03 | Roubaud, double rêve

Je suis sur la banquette arrière de la voiture. Il pleut et les gouttes d’eau sur la vitre s’écoulent comme des petits miroirs déformants. J’aime observer leur capacité à étirer le monde. À intensifier les couleurs. Le feu est rouge. Comme tous les lundis, maman me mène à l’école (en réalité, je me souviens surtout de son parfum entêtant et de l’odeur froide du tabac que recrache le chauffage monté au maximum). La radio grésille aussi. Voix d’homme annonçant la météo. Une femme dont la capuche rabattue de l’imperméable dissimule le visage promène sous l’orage un minuscule chien (du moins, elle tient la laisse de la main droite, le capot jaune m’empêchant de voir plus bas). Le rouge passe au vert. Maman accélère. La bouche d’égout n’a pas eu le temps d’éponger l’averse. Une gerbe d’eau recouvre entièrement le chien.

Je suis sur la banquette arrière de la voiture. Il pleut et les gouttes d’eau sur la vitre s’écoulent comme des petits miroirs déformants. J’aime observer leur capacité à étirer le monde. À intensifier les couleurs. Le feu n’est pas encore vert. Comme tous les lundis, maman me mène à l’école (en réalité, je me souviens surtout de son parfum entêtant et de l’odeur froide du tabac que recrache le chauffage monté au maximum). La radio grésille aussi. Voix d’homme annonçant la météo. Un minuscule chien se promène, tenu en laisse par une femme dont la capuche rabattue de l’imperméable dissimule le visage (du moins, elle tient la laisse de la main droite et j’imagine le chien au-dessous de la hauteur du capot jaune). Le rouge passe au vert. Maman accélère. La bouche d’égout n’a pas eu le temps d’éponger l’averse. Une gerbe d’eau recouvre entièrement le chien.

A propos de Géraldine Queyrel

Vend des rêves dans la vie réelle Rêve de fiction le reste du temps. Son blog : antepenultiemefr.

3 commentaires à propos de “#gestes&usages #03 | Roubaud, double rêve”

  1. depuis a seconde version (la manie que suis en train de prendre, semble-t-i)

    Je suis sur la banquette arrière de la voiture. Il pleut et les gouttes d’eau sur la vitre s’écoulent comme des petits miroirs déformants. J’aime observer leur capacité à étirer le monde. À intensifier les couleurs. Le feu n’est pas encore vert. Comme tous les lundis, maman me mène à l’école (en réalité, je me souviens surtout de son parfum entêtant et de l’odeur froide du tabac que recrache le chauffage monté au maximum). La radio grésille aussi. Voix d’homme annonçant la météo. Un minuscule chien se promène, tenu en laisse par une femme dont la capuche rabattue de l’imperméable dissimule le visage (du moins, elle tient la laisse de la main droite et j’imagine le chien caché par la hauteur du capot jaune). Le rouge passe au vert. Maman accélère. La bouche d’égout n’a pas eu le temps d’éponger l’averse. La gerbe d’eau va recouvrir entièrement le chien.

  2. Idem, je pars de la 2 – Bonne journée

    Je suis sur la banquette arrière de la voiture. Il pleut et les gouttes d’eau sur la vitre s’écoulent comme des petits miroirs déformants. J’aime observer leur capacité à étirer le monde. À intensifier les couleurs. Le feu est au orange. Comme tous les lundis, maman me mène à l’école (en réalité, je me souviens surtout de son parfum entêtant et de l’odeur froide du tabac que recrache le chauffage monté au maximum). La radio grésille aussi. Voix d’homme annonçant la météo. Un minuscule chien se promène, tenu en laisse par une femme dont la capuche rabattue de l’imperméable dissimule le visage (du moins, elle tient la laisse de la main droite et j’imagine le chien dissimulé à hauteur du capot jaune). Le rouge passe au vert. Maman accélère. La bouche d’égout n’a pas eu le temps d’éponger l’averse. Une gerbe d’eau recouvre entièrement le chien.

  3. Sur les traces de Brigitte et Stéphanie, se perdre dans la version 2.

    Je suis sur la banquette arrière de la voiture. Il pleut et les gouttes d’eau sur la vitre s’écoulent comme des petits miroirs déformants. J’aime observer leur capacité à étirer le monde. À intensifier les couleurs. Le feu n’est pas encore vert. Comme tous les lundis, maman me mène à l’école (en réalité, je me souviens surtout de son parfum entêtant et de la froide odeur du tabac que recrache le chauffage monté au maximum). La radio grésille aussi. Voix d’homme annonçant la météo. Un minuscule chien se promène, tenu en laisse par une femme dont la capuche rabattue de l’imperméable dissimule le visage (du moins, elle tient la laisse de la main droite et j’imagine le chien au-dessous de la hauteur du capot jaune). Le rouge passe au vert. Maman accélère. La bouche d’égout n’a pas eu le temps d’éponger l’averse. Une gerbe d’eau recouvre entièrement le chien.

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