#P2 Les chambres de passage

Une chambre blanchie à la chaux, un matelas posé sur un socle en bois de 20 centimètres. Des toilettes turques. Ça  c’est une cellule de .moine, de méditation. 7 jours. Le premier jour identique au 7ème jour. Sur le seuil, la création, la mer.

Chez l’habitant, dans une zone très loin, presque en forêt, du moins un lieu difficile à définir. Est-ce la zone, la campagne, c’est si loin. Dans cette chambre, ll y a un livre offert par le propriétaire du lieu : l’Adieu aux armes d’Hemingway, en anglais.

Toujours plus loin, une cabine de bateau, ou plutôt non le carré d’un bateau, où nous nous sommes écroulé après une rude journée de maintenance, il y a encore dans l’air les odeurs de fuel, les restes du repas – des boites de conserves et trois corps qui sont là couchés pour toujours, comme s’ils avaient jeté l’ancre. Le carré, en bois une grande chambre flottante, vaste.

Les chambres où j’ai dormi ne sont jamais finies, ce sont toujours des chambres de passage, ce sont souvent les pièces les moins jolies, elles sont seulement fonctionnelles, elles sont toujours en travaux, il y manque sans cesse quelque chose. on y pose jamais tout à fait ses bagages. On perçoit l’aléatoire, le hasard, le précaire. Juste la chambre. Le reste autour, c’est autre chose. Ce sont des chambres particulières dont la fonction peut rester voilée.

Un lit en cuivre et une fenêtre sur la droite, le lit est particulier, il y a un grand lit alors qu’on croyait à six ans qu’il nous serait interdit pour toujours ce grand lit dans la pièce et dormir dans ce lit à deux places quand on est petit, c’est être dans l’immensité, nager dans l’infini des « grands » et c’est pas rien : c’est l’infini!

Une chambre dans un hôtel italien le soir du nouvel an. Une toute petite chambre toute blanche sans rien au mur. Un lit en bois 2 places.  Monacale. Après un repas de nouvel an dans une pièce contenant 200 personnes parlant en italien.

Un hôtel l’après-midi. Y passer quelques heures, clim très forte pour oublier les sortilèges de l’ASIE. Ça rafraîchit les idées. Pas longtemps, les draps sont frais, on a l’air de 2 fugitifs. On se filme, je vois mon visage sur l’écran, on croirait du Cassavetes. Si ce n’est Gina (Rowlands dans Faces).

On enchaine sur un hôtel de passe. On ne passe rien. On ne dort toujours pas. On visite. On n’a pas les sous pour acheter. On passe. Impair et manque. Se faire passer pour des agents immobiliers, pour tester les matelas (Epeda multispire : on passe mais on ne touche pas) la scène du crime doit être nickelle.

2 commentaires à propos de “#P2 Les chambres de passage”

  1. oui, vraiment faire confiance à la matière sonore et visuelle de la phrase, ça fonctionne bien ! (attention : pas Gena et non Gina ? danger de ces références culturelles dont on n’a pas forcément besoin!)