Mes sols 3 : Les zones de pénombre où j’étanchais ma soif

Cette photo illustre la proposition #1 Les Sols
Crédits photos : Aurélien Marty pour le Tiers-Livre Edition Licence CC0

Les zones de pénombre où j’étanchais ma soif

29062018

Le confort de ce feu attirait mes yeux, mes mains et mes lèvres, elle plongeait dans le plancher et je flottais au-dessus d’elle, au-dessus du tapis, elle était torturée sous mes assauts, yeux bleus et cheveux blonds, elle était belle dans la lumière rouge, les peaux irradiées de douceur.

Mon appartement était un écrin où les meubles s’agençaient parfaitement, ils occupaient une juste place, un nid douillet, une maison de poupée, c’était pour mieux la tromper, c’était pour mieux m’oublier, elle tombait dans le piège de ma garçonnière.

Dans la lumière incandescente, nous nous confondions avec les animaux qui vivaient sur le tapis, des loups, des chèvres, des chiens, des bergers ; des maisons et des colonnes, des arbres à escalader, les poils du tapis était chargés de parfums, du sien, du mien, de l’encens, de nos cigarettes, de nos transpirations, le tapis avait été acheté vingt ans plus tôt chez un Arménien ou un Marocain, combien nous fumes à faire l’amour dessus, le tapis nous enveloppait d’une chaleur brûlante, la lumière rouge soulevait ses formes, soulevait ses seins, laissant des zones de pénombre où j’étanchais ma soif.

20062019

Le confort de ce feu attirait l’oeil, les mains et les lèvres – yeux bleus et cheveux blonds, elle était belle dans la lumière rouge irradiée de douceur, torturée sous mes assauts – mon appartement était un écrin où les meubles s’agençaient parfaitement, une maison de poupée, un nid douillet, c’était pour mieux la tromper ; elle plongeait dans le tapis rouge qui flottait sur le plancher de ma chambre, elle tombait dans le piège de ma garçonnière, sur le tapis vivaient des arbres, des loups, des chèvres, des maisons, des colonnes, les poils étaient chargés de parfums, du sien, du mien, de l’encens, de nos cigarettes, de nos transpirations, le tapis avait été acheté vingt ans plus tôt chez un Iranien ou un Arménien, combien nous fumes à faire l’amour dessus, le tapis projetait sur nous une lumière incandescente, le rouge soulevait ses formes, soulevait ses seins, laissant des zones de pénombre où j’étanchais ma soif.

19062018

Mon appartement s’agençait parfaitement, il était comme une boîte, un écrin à l’aspect trompeur, au premier regard on croyait voir un nid douillet, c’était une garçonnière, il y avait un grand tapis rouge – un tapis persan acheté vingt ans plus tôt chez un Iranien ou un Arménien – qui couvrait une grande partie du plancher, des arbres, des loups, des chèvres, des maisons s’animaient dans l’épaisseur des poils, le rouge vif était comme un feu qui irradiait l’appartement, le rouge soulevait ses formes, Dieu qu’elle était belle dans cette lumière incandescente, elle portait un soutien-gorge vert, on aurait pu se noyer dans le tapis.

A propos de Aurélien Marty

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Un commentaire à propos de “Mes sols 3 : Les zones de pénombre où j’étanchais ma soif”

  1. Ou comment ne pas faire tapisserie 🙂 Merci pour ce voyage sensuel au cœur d’un tapis d’orient.