#photofictions #01 | manivelle ; marteau-piqueur

Deux pans : le mur, crépi ; ligne noire ; d’autres murs, fragmentés. Pierres apparues, briques, ciment, coulures. De la chaux, de la moisissure, des carrés de sol quadrillés, usés, piétinés. Du temps amassé sur ce sol, sur ces murs. Rosé, le crépi. Et la manivelle, obsolète, cachée dans l’ombre d’elle-même, rouillée. FUCHS Frères Constructions mécaniques PAYERNE Suisse. Gravé : BREVETE. Pas un fil. Nudité.

C’est l’été. Papa vide la grange. Il casse le passé. J’ai commencé à écrire des choses sur cette grange. Un homme vient, revient, regarde. La manivelle restera, le reste sera recouvert. Papa au marteau-piqueur. Là, c’était l’antre du cochon. Je passe vider le saladier. Tu prendras bien une bière. On visite. Discrètement, je photographie, pour le livre. On s’assied à la table, d’autres arrivent, on cause, ça avance, ils disent, ça disparaît, je pense. Urgence d’écrire. J’oublie le saladier sur le bord du bassin.

A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

2 commentaires à propos de “#photofictions #01 | manivelle ; marteau-piqueur”

  1. Bonsoir Vincent
    Des photos pour retenir le temps passé.
    Ça avance mais ça disparaît.
    Merci pour ce beau texte.