#photofictions #09 | je revois cette maison

en remontant chez moi je revois cette maison presque exotique en forme de pagode immergée dans le arbres et les broussailles sur une île suisse en bordure de l’Aar (cela pourrait être une île de Chine baignant dans les eaux du Mékong !) que j’avais

découverte tout récemment dans le livre de W.G Sebald sur Robert Walser Le Promeneur solitaire là ou l’écrivain allemand parle de l’état vers lequel tendraient aussi bien Walser que Gogol tous deux proches dans l’écriture soit un état d’amnésie de dissolution de soi  Cette maison est en fait  celle du dramaturge Kleist qui a partagé avec Walser un même territoire ce paysage suisse au bord de l’eau que les deux hommes – à des époques différentes – ont arpenté en long en large et en travers où Walser les derniers temps se fait prendre de plus en plus souvent en photo un bâton à la main coiffé d’un chapeau alors que son activité d’écrivain se fait de plus en plus rare que les oublis se font toujours plus nombreux même si ces derniers ont tenté de se rebeller pour rétablir la solidité de leurs vestiges à savoir ceux d’une mémoire encore perceptible dans les histoires à travers une multitude de relations de personnages même fugaces sans oublier les traits de lapis (les célèbres microgrammes de Walser dissimulant peut-être à l’envers des figures et des feuillages des espèces animales ou des rêves d’une autre ère d’un autre continent noyés dans une végétation aussi rigoureuse et dense que celle des toiles de Rousseau ou d’Altdorfer) Sans doute les maisons sur les îles ou au bord des étangs des lacs étaient si différentes et pourtant si semblables sachant toutes s’immerger dans une rêverie scintillante Des vapeurs légères flottantes au tremblement de fleur et lumineux

Mots-clefs  : 2021, été, cours d’eau, pays d’Ouche


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A propos de sandrine cuzzucoli

Aime le temps suspendu en contemplant, lisant, dessinant, parlant, regardant le plafond, les visages, peintures, ciels.. Dans mes études passées mais encore présentes!: la littérature américaine, italienne, les beaux-arts, la traduction et d'autres choses depuis... Ecris en revue depuis environ 5 ans, dessine depuis plus, c'est un aller-retour constant un peu comme un Appel de la Forêt, le titre d' un des premiers livres de Jack London- que j'ai aimé!

5 commentaires à propos de “#photofictions #09 | je revois cette maison”

  1. sur la fin j’aime à retrouver ta langue si originale dans cette rêverie « scintillante » qui m’a ramenée aussi vers les jardins de Monet
    forcément à cause de l’eau et des végétaux flottants…

  2. Quelque chose d’aquatique dans l’écriture qui emmène loin loin dans « une rêverie scintillante » Très beau