#photofictions #02 | L’extrême proche du bois

Mars 2020. Vous pouvez sortir de chez vous, autant de fois que vous le souhaitez, il n’y a pas de limite périmétrique, les librairies restent essentiellement ouvertes, mais il est interdit de vous arrêter, vous devez absolument être en mouvement, vous ne pouvez pas vous asseoir, nulle part, hors de question, c’est bon pour une fois, circulez ou je verbalise, il y a tout à voir, des arbres entre autres choses, je pourrais vous en citer une dizaine de remarquables, je ne les connais pas tous par leur nom.

Dimanche 4 septembre 2022. Suite à la chute d’une grosse branche fragilisée par la sécheresse – faisant deux blessés légers, leurs jours ne sont pas en danger, on a évité le pire – le Parc a été fermé à toute circulation à quatre heures de l’après-midi et la manifestation festive de retrouvailles et de rentrées des associations a été clôturée sur-le-champ. Dès le lendemain des équipes spécialisées se sont mises au travail pour détecter et élaguer préventivement tout ce qui semblait pouvoir constituer une menace pour la sécurité des badauds.

Parfois la pourriture a la forme d’un profil à gros nez, les lèvres pincées sur une bouche édentée, qui sait, Baillon tronçonné, le sourcil froncé sur un oeil inorbité, et dans orbite il y a or, de l’or à la place du cerveau

Panthère – dit Panpan – le chat de la libraire se met à table, présence absente, il a été tondu cet été pour cause de canicule, une vie de roi castré, on ne peut pas tout avoir

Le chêne aussi perd ses glands prématurément, encore verts, des centaines tous les jours, pour cause de stress hydrique

Un coup de chaîne-lame jamais n’abolira le bazar, parfois la pourriture a la forme d’un trou noir

13 commentaires à propos de “#photofictions #02 | L’extrême proche du bois”

  1. Bonjour, je me commente moi-même pour vous dire que je ne maîtrise pas vraiment WordPress; je voudrais supprimer le bloc-image au dessus du chat et je n’y arrive pas , si quelqu’un peut me dire comment faire … merci

  2. Ce ne serait t’y pas le Trinkhall Museum sur la photo?
    Le premier paragraphe m’a rappelé de sacrés souvenirs: la ville devenant soudain silencieuse. Merci.
    Quant au problème du bloc image, je n’ai malheureusement pas la solution.

  3. Singulier. Il y a un tout petit quelque chose qui me rappelle Errance de Depardon, les photographies très graphiques et le ton distancié. J’ai cru voir en regardant ce caillebotis, la vue aérienne d’une foule, avant de comprendre qu’il s’agissait de feuilles mortes.

    • Merci, j’irai y voir dans Errance, ici j’ai essayé de rester un peu dans l’esprit de Giacomelli

  4. j’aime bien retourner dans le parc à la maison piano et je ne sais pas où il se trouve ni

    comment supprimer le caillebotis mais …

    je trouvais ça chouette cette ponctuation répétition de la photo comme un signe # qui rappelle…