Les trains ça transporte

Les trains ça transporte, c’est à ça que ça sert, quelque soit ce que ça transporte ; voitures, cochons, sacs de luxe, charbon ou humains, ça achemine des marchandises d’un point à un autre. Il y a plusieurs types de wagons. Les wagons à matériaux solides (sable, charbon) à ciel ouvert, les wagons à matériaux liquides, fermés hermétiquement, les wagons à marchandises parallépépidiques, les wagons à bestiaux, les wagons à humains.
Les wagons pour animaux humains et non humains ne se ressemblent pas. Les wagons pour animaux humains sont confortables, les corps y sont rangés sans se toucher, installés dans la position assise auprès de fenêtres larges à doubles vitrages et baignés dans l’air climatisé. Ces wagons sont pourvus de toilettes ayant l’eau courante. Les wagons pour animaux non humains sont eux beaucoup plus rudimentaires, ils sont extrêmement inconfortables, la proximité y est grande, ils sont traversés de courants d’air, l’hygiène y est plus que rudimentaire et ils ne s’ouvrent et se ferment que de l’extérieur.
Les animaux non humains sont placés dans des wagons sans leur consentement, ils sont chargés et déchargés. Les animaux humains, eux, se chargent et se déchargent de leur plein gré. Sauf les animaux humais dits à mobilité réduite qui eux aussi sont chargés et déchargés. Mais uniquement à leur demande, ce qui fait tout de même une différence.
Les trains sont souvent bien vus par les animaux humains. Et ce, malgré le fait qu’ils ne viennent (à la différence des taxis par exemple) jamais chercher les humains sur le pas de leur porte. On ne peut monter à bord d’un train qu’à des endroits très spécifiques appelés gares. Les gares sont des endroits aussi vastes que des palais mais traversés de courants d’air et habités par des gens pauvres qu’on nomme SDF.
Les trains font rêver les enfants humains qui les possédent parfois en modèles réduits. Cette occupation consiste à monter un circuit de rails assez complexe, à s’asseoir à proximité et à regarder le train tourner en rond sur leurs rails. Certains humains adultes y jouent également avec beaucoup de sérieux. Les vaches sont pourtant moquées pour le plaisir qu’elles semblent prendre à regarder passer les trains du fond de leur pré tandis que les humains qui aiment s’asseoir à l’intérieur des wagons et regarder défiler le paysage par la fenêtre sont qualifiés de contemplatifs, ce qui dans la bouche de certains est définitivement un compliment.
Les trains sont constitués d’une multitude de wagons accrochés les uns derrière les autres. Ces wagons ressemblent à des boîtes de biscuits Pim’s. Ces wagons, non motorisés, sont précédés d’une locomotive dite tractrice, locomotive signifiant « qui peut changer de place ».
Les trains, bien qu’étant un moyen de transport fort usité par les marchandises humaines et non humaines donc en nombre important sont comparativement moins dangereux que l’autocar, le camion ou le bateau cargo. On dénombre peu d’embouteillages et d’accidents de trains. Les trains sont par ailleurs la cible de peu d’attaques terroristes, de peu de détournements ou de sabotages.
Les évaporations soudaines de trains sont rares. On perd rarement leur trace. Ce qui en fait un moyen de transport relativement sûr, si bien sûr on exclut les suicides sur les voies qui eux malheureusement sont trop fréquents.

A propos de Sybille Cornet

Je n’ai pas de page Facebook ni perso ni privée. Ni d’instagram. Et pas de site non plus autour de mon travail. Je sais que question communication c’est pas top. Je vis mieux dans l’ombre. Mais je travaille à tenter d’en sortir. Je suis autrice et metteuse en scène. Principalement de théâtre jeune public. Le théâtre jeune public est un milieu qui vit un peu en autarcie. On se connait tous et toutes. Et donc la nécessité n’est pas forcément là pour me pousser dans le dos. J’ai une pièce de théâtre publiée Le genévrier chez Lansman. J’ai un texte publié dont je suis contente, une ode aux pieds nus (La matière du monde) édité chez Post industrial animism. J’ai publié des textes poétiques dans un magazine que j’adore et qui s’appelle Soldes almanach, magazine assez branque sur les nouvelles utopies. Il y a une adaptation sonore d'un spectacle performance sur le Syndrôme de Stendhal que j'ai écrit et performé ici : https://www.dicenaire.com/radioautresauborddumonde . Pour le reste, j’ai écrit et mis en scène une bonne dizaine de spectacles, adultes et enfants. Ma compagnie s’appelle Welcome to Earth. J’ai aussi fait un peu de poésie sonore. Pour l’instant je monte un spectacle pour tous petits qui raconte une amitié entre deux arbres, un petit pin nain et un bouleau. Ça s’appellera sans doute Inséparables. J’accompagne une actrice slameuse qui monte un seule en scène autour de sa grand-mère et de l’avortement. Le titre : Bête d’orage. Je fais partie d’une commission qui octroie des aides à la création aux créateurices jeune public et je lis beaucoup de dossiers d’artistes. Aussi étonnant que ça puisse paraître, ça me passionne complètement. Lire des dossiers d’intention de spectacles m’intéresse parfois plus que de voir le spectacle lui-même. J’étudie aussi la dramaturgie (mais ne me demandez par contre pas ce que c’est ok ?). Ah oui, je suis belge et je vis à Bruxelles, ville que j’aime entre toutes.