transversales #06 | mais pourquoi ?

Longtemps je me suis posé la question du pourquoi j’étais sur terre –

C’était des pages d’adolescente qui écrivait – Mais pourquoi je suis sur terre ? Qu’est-ce que je dois y faire ? Que dois-je accomplir ? Qui dois-je être ? Quelle est ma mission ?

Parce que mission, j’étais persuadée d’avoir et ça n’est pas encore fini, cette question-là. Mais quoi ? comment ? Pourquoi ? Et peut-être bien que je disparaitrais sans avoir trouvé réponse. Mais y a-t-il réponse à cette question ? y a-t-il une vraie réponse ? Avec du sens, une évidence ?

Il y a eu des réponses. Certains jours, il y a eu des réponses. Des éclaircies. Des moments de certitudes absolues – Ah oui, c’est pour cela que je suis là. Mais bien sûr, j’étais faite pour ceci. Et la paix a surgi. Un silence, une accalmie. Puis, le doute est revenu. Oui, mais si ce n’était pas vraiment pour cela. Si finalement, je passais à côté du pourquoi je suis là et de ce que je suis sensée faire ? Et c’est là que ressurgit la certitude qu’il y a réponse à ce genre de questionnement et que je me dis que ce n’est pas possible de mourir sans savoir ou de continuer à vivre avec la sensation de n’avoir pas compris, saisi, ce qui devait être.

Mais est-ce si important de savoir pourquoi je suis là ? Ne dois-je pas me contenter d’accepter que je sois là ? Que peut-être je fais partie d’un tout et que c’est tout et c’est bien assez comme cela ? Et la deuxième question qui précède la première et qui m’a longtemps poursuivi est : mais où est ma place ? Dans un sens, elle rejoint la première, non ? Où est ma place ? Celle qui m’est réservée, celle que je dois prendre, celle que je dois assumer.  Y a-t-il une place qui m’attend ? Y a-t-il des places qui attendent chaque être venu sur terre ? La vie n’est-elle pas qu’un grand aéroport où chacun atterrit et repart ? Que dois-je y comprendre ? Est-ce que les gens meurent en ayant compris le pourquoi ils sont là ou nous nous racontons de jolies histoires pour nous rassurer. Nous convaincre que tout cela n’est pas vain. Et s’il n’y avait pas de réponses ? Si véritablement, il n’y avait pas de réponses. Que ce n’était que mystère ! Et peut-être que c’est bien de ne pas savoir car si on savait, peut-être que cela ne serait pas satisfaisant. Peut-être que cela serait décevant et que nous n’aurions plus envie de vivre, non ? Je me suis longtemps posé la question et je me la pose moins maintenant. Mais ai-je trouvé la réponse pour autant ? Je ne sais pas. Et si elle se suffisait à un…

Et pourquoi pas ?

A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

2 commentaires à propos de “transversales #06 | mais pourquoi ?”

  1. (non, mais sans le doute, tu sais bien quand même que ça n’en vaudrait pas la peine) (mystère, c’est déjà trop en dire) (si ça se trouve : rien) (mais non, puisque tu te sais savoir – et rire pas mal – et tout le reste et il y en a, du reste : plein plein) (bien à toi) (et merci de la sincérité simple)