#Voyages 10 / 3 cartes postales : Buenos Aires en ces lieux

Une ligne de fuite nous entraîne sur l’allée de terre et d’arbres plantés en rang d’oignon que la perspective rapetisse. Le ciel bleu-gris se faufile depuis là- haut, trouve sa route entre les feuilles au bout de leurs branche entremêlées, accrochées à leur tronc. Côté cour ils longent un champ lumineux, côté jardin ils forment une colonie. Jardin et cour face à face, comme des bras de danseuses se rejoignent en arceau, forment une arche pour d’hypothétiques passants.

CC Google Earth

Policia Fédéral, un écriteau bleu et noir en premier plan du coin droit, répond à la voiture bleue et noire au coin gauche, rien ne ressemble moins à un commissariat que cette petite maison à gauche proche du passage piétons encadrée d’arbres, arbrisseaux et buissons. Hormis quelques modestes barreaux aux fenêtres, balises blanches et rouges, la rue bordée de voitures disparaît paisiblement. Au sol l’ombre de fils électriques, ils semblent soutenir deux bâtiments blancs à gauche en arrière-plan. Pas le soupçon d’un nuage dans ce ciel bleu délavé.

CC Google Earth

Rouge, bleu, vert  jaune un peu de blanc, donnent le ton à ce cliché. Un homme au centre en avant plan, appuyé au portique semble bailler. Ennui, chaleur ? il vend des peintures, des dessins.  A l’une des fenêtres aux volets bleus ouverts de la maison rouge en bois peint derrière le portail bleu, deux hommes parlent, le regard orienté en oblique vers l’arrière de la maison où une balustrade métallique porte des drapeaux. Des grands arbres en fond gauche closent l’espace. Suspendu au portail un panneau  avec deux flèches barrées dessinées en noir voudraient indiquer un sens : ni devant ni derrière.

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Elle le suit de loin en loin se cachant derrière les arbres. Où va-t-il de ce pas décidé habillé tout de noir ? Cette énigme déjà lui plait. Pourtant l’allée ne semble mener nulle part mais la perspective peut tromper elle gomme certains détails. On s’imagine au milieu de nulle part et au détour d’un chemin, la page se tourne, on entre dans l’histoire. Un homme au regard fatigué installé devant ses esquisses depuis la nuit des temps les regarde sans les voir. Cette rue dans l’inconnu mène à la maison de police tout juste réquisitionnée pour une milonga exceptionnelle et d’où s’échappe une musique de bandonéons, violons, piano, violoncelle. L’homme se retourne lui sourit et l’invite à danser un tango.

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