#05 avec Bouvier Moules-frites et Rosko

Ils m’ont donné rendez-vous sur le port, dans un bistrot. Objectif : moules-frites et bière locale, ajoutant quelques indications pour mon trajet à pied à partir du

Parking de la gare

Un no man’s land, informel, pas de signalétique au sol, des traverses de chemin de fer et des grillages fatigués balisent les côtés, toujours une flopée de chats errants.

La gare

Comme égarée, petite, d’un vert passé, elle semble à bout de souffle, est-elle encore en activité ? Me renseigner.

La ruelle

En pente douce, étroite, aux pavés irréguliers, des maisons anciennes la bordent, devant elles des massifs d’hortensias et des vélos, et des balançoires pour les enfants. Elle est piétonnière. Et glissante, attention.

Le Clos Marie

La maison de Liane de Pougy, cette grande demi-mondaine de la Belle Époque, Courtisane, princesse et exemple de vertu en fin de vie. Elle y a reçu Max Jacob, Tristan Corbière, et bien d’autres. Faut que je me renseigne sur les heures de visite, tu seras intéressée.

Un jardin exotique

Minuscule mais foisonnant de cactus, agaves, aloès, blotti dans les ruines d’une ancienne chapelle, des amoureux blottis sur un banc, l’air ailleurs, rêvant d’ailleurs. Heureux temps.

Le phare

Un phare en pleine ville, un phare à terre, hurlant de blancheur, pas vraiment l’allure d’un phare, me fait penser à une pyramide ou à une tour carrée, il surprend, il a été mécanisé, a perdu de son âme. Il t’étonnera.

L’estocade

À droite, la passerelle, interminable, bien dix minutes à pied pour rejoindre le ponton d’embarquement pour l’île de Batz, bien sur lorsque la marée est basse, sinon on démarre du port. C’est du béton pur et d’une élégance folle, surtout à marée haute quand les piles et les travées se reflètent dans la mer. Batz, l’île magique, pas de voitures, des champs sur la mer. Un appel.

Le petit manège

Au centre du quai, vivement coloré, jamais fatigué, toujours à tourner, à chanter, guidé par la même famille roscovite depuis plusieurs générations, il est pris d’assaut par les petits et les parents s’émerveillent, photographient leur progéniture.

Le café Ty Pierre

À droite, face au port. Tu arriveras à marée basse dans l’odeur du varech, de l’iode, dans les cris des goélands. Les bateaux seront couchés sur le flanc et la terrasse du bar bourrée. Pas d’inquiétude. Nous aurons retenu une table et une Rosko bien fraîche t’attendra. Et ce sera la joie de nous retrouver, ici, sous un ciel breton, étonnement bleu, bleu en ton honneur, c’est décidé, et te serrer bien fort dans nos bras. Et de parler, parler, parler.

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