#40jours #25 | sans trace

Rue des Cascades. Squat. Entrepôt. Grand garage. Ancien. Porte basculante. Large. Façade. Fenêtres. Avec grilles. Premier étage. Au moins. Une fenêtre. Restée. Entrouverte. En face. À gauche. Légèrement. Deux pavillons. Petites maisons. Jardinets. Dans une inflexion. De la rue. Habités. Vieilles personnes. Pas un passant. Coin de rue. Vide. Provisoirement. Un moment. La chaussée. Sans tache. L’eau coule. Dans le caniveau. Rien de spécial. Là-bas. Une jeune femme. Arrive. Nonchalante. Il fait beau. Clair. Ce matin. Décembre. Froid.

Carrefour. Pyrénées. Feux rouges. Alternent. Leurs couleurs. Bouches de métro. Crachent leurs voyageurs. Des passants. Patientent. Traverser. Dans les clous. Kiosque. Journaux. Décoré de unes. Milieu du carrefour. Dégagé. Chacun. Passe. À son tour. Les boutiquiers. Vont ouvrir. La banque. Plus tard. Le matin. Tôt. Relativement. Circulation. Fluide. Comme. Tous les matins. Rien ne cloche. Les gens. Vont au boulot. Font la gueule. Sourient. Se parlent. Deux à deux. Il pleut. Très légère bruine. Juin. Chaud. Relativement.

Entrée-sortie. Place-des-Fêtes. Métro. Couverte. Large. Escalier. Escalier mécanique. Profond. Lattes de bois. De la place. Pour s’abriter. Du vent. De la pluie. Allumer sa clope. Tranquille. Murs. Pavés de verre. Culs-de-bouteille. En partie. Clarté. Crépusculaire. Aquarium. Même en plein jour. Quelques feuilles mortes. Rares. Sur le sol. De la cahute. Rien de spécial. La bouche de métro. Habituelle. Le matin. Vers onze heures. Des usagers. Utilisent. Le lieu. Passent. Sans regarder. Peu de monde. Calme. Il fait du vent. Avril. Pas froid. Frais.

Trente-trois. Rue des Couronnes. Entrée. Parking. HLM. Rez-de-chaussée. Coincée entre. Laboratoire. Imagerie médicale. Et épicerie. Fruits et Légumes. Porte blanche. Panneaux. Hauteur limitée. Ajourée en bas. Abattante. Relevée. Reste relevée. Pas jusqu’au bout. Rampe. Qui descend. Sous-sols. Épicerie encore fermée. Rideau de fer. Tagué. Boîte électrique. Encastrée. Piquets de fer. Sur le trottoir. Délimitent l’entrée. Du garage. Bateau. Poubelle. Ruban de balisage. De sécurité. Rouge et blanc. Tendu. En croix. Devant le parking.  Entrouvert. Il fait soleil. Août. Déjà chaud. Huit heures trente.

Jardin. Rue Rebéval. Square. Public. Enclavé. Dans les cités. Bas de la rue. Pelouses. Aire de jeux. Pour enfants. Grilles. Deux mètres cinquante. Entrecoupées. Panneaux pleins. Parterre. Gravier enrobé. Deux couleurs. Gris clair. Gris foncé. En demi-cercle. Bancs. Armature fonte. Deux lattes. Pour le siège. Une latte. Pour le dos. Peints en jaune. Buissons. Clôturés. Arbres. Ginkos. Bouleaux. Petits marronniers. Le matin. Pas un promeneur. Vide.  Dans un coin. Table d’échecs. Inoccupée. Sol propre. Pas de déchets. Sol encore humide. Les agents. De nettoyage. Sont passés. Ce matin. Tôt. Pas de traces. De rebuts abandonnés. Il est dix heures trente. Légère brume. Septembre. Soleil voilé.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

12 commentaires à propos de “#40jours #25 | sans trace”

  1. en somme, rien de spécial! Bien trouvé, ce rythme haché, la météo qui dit que les saisons passent, rien de spécial, rien de nouveau sous le soleil, en apparence. Merci

    • Merci beaucoup, Catherine, pour ton message.
      En effet, tout a l’air d’être calme…

  2. Le calme avant la tempête? Ce rythme, comme une annonce… Je suis intriguée… Merci

  3. L’utilisation du point final jamais complètement final finalement donne à la finalité de ces textes une atmosphère indéfinissable mais qui ne laisse pas insensible

    • Oui, Françoise, les lendemains sans traces…
      Un grand merci pour ta lecture !
      À demain, lectrice fidèle…

  4. Tu n’as laissé aucun indice ! Belle impassibilité ! Moi, je n’y suis pas arrivée. 😉

    • J’ai laissé quand même un indice qu’il s’est passé quelque chose dans le quatrième texte…
      (Au fait, je me répète, mais j’ai adoré ton texte.)

  5. Que rajouter de plus aux commentaires précédents ? Rien Tout a été si bien dit. Merci

    • Un très grand merci à vous Danielle !
      Je n’ai encore jamais reçu autant de louanges et de bienveillance à la fois !!