autobiographies #08 | vol d’oiseaux

Intérieur point virgule ; une cour; un palmier, des pavés inégaux blancs, texture comme de la craie; un muret; un pour poser une marmite chaude et chauffer de l’eau au réchaud à gaz, dans le soir tombant; une maison en ruine ; le corps de la maisonnette remplie de débris, de plâtre, de poutres, très encombré et qui donne sur 4 mètres 10 de terre battue; une cour; buanderie; une salle bulle, pierre soyeuse ; salle grise et blanche ; le grain de la pierre est grise ; il n’ y a rien d’autre, pas de linge ; une rangée de fenêtres ; petits carreaux; une alcôve; la pièce en deux parties séparée par une voûte et deux colonnes :  le salon bleu; la bergère, les fauteuils et le divan bleu; la pièce forme une nef; la partie en demi arc de cercle est construite avec beaucoup d’ouvertures; fenêtres à carreaux; en entrant dans cette pièce, la luminosité venant de l’autre bout de la pièce est aveuglante; autour un petit décrochement; juste la place pour s’asseoir ; deux portes à chaque extrémité, une rangée de casseroles en cuivre en entrant, une table en bois et les éviers sur le mur d’en face à gauche la porte vers la pièce à vivre; sur la droite , sur la gauche les escaliers  vers les chambres; la pièce où on vit donne dehors sur les arbres par deux ouvertures ; la fillette entre dans la pièce et s’approche des colonnes, elle les touche, touche la pierre blanche, dans la diagonale, l’atelier ; le bureau en bois à tiroirs, le chevalet, les boites de couleurs ; la pièce principale : le fauteuil le plus confortable : ne bougeait jamais de place, la table, au moins un miroir très grand ; les escaliers ; un couloir la première pièce : une salle de bain, la chambre armoire en bois avec des miroirs, grand lit, il y a toujours une silhouette : celle bleutée dune grand-mère, la robe noire d’une arrière grand-mère, que la fillette attend sur les marche de son studio, et autre lieu : le poulailler, les mains caleuses de la dame de 85 ans, son visage buriné, sa démarche lourde son studio ; et les objets : une balance en cuivre et deux femmes en bronze, servant de cloches pour appeler en cas de danger ;  la silhouette de cette femme, dans sa chambre rangeant son armoire, moment enchanté où l’on va pour la première fois dans la chambre devant ces trésors dans l’armoire, de linge blanc et de dentelles, où l’on ne sait les secrets, mais les devine, le soir, le maison se peuple d’une silhouette plus massive, assise sur le bord du lit ; écoutant les nouvelles de la métropole sur son poste à radio ; concentré, la même silhouette, entrant et sortant de l’atelier, après maints repentirs, le rituels, les allées et venues, les bons retours, les embrassades; et les deux chambres, maintenant désertes, le grand lit, dans lequel on se perd, lit communiquant sur le couloir, tout en enfilade, …les réveils nocturnes, pour s’échapper dans la nuit….le chant du gamin qui toute la nuit chante, derrière le muret, les soirs de Noël, le papier kraft froissé, les personnages qu’on dépose méticuleusement, rituels, rituels, rituels, rituel du bain, rituel des chiens, rituel du puit, rituels des arbres : eucalyptus et sapin, saule et potager, rituel des oiseaux ; maison de l’enfance à définir en terme d’espace, : sous la forme d’espace d’eau, de terre, de flore, de feu (la cuisine, la cuisson des aliments,) ; en terme d’espace de sons, les sons des allées, comme si une aile venait, repartait, d’espace de jeu, d’espace de couleurs, d’apparition de disparition, de rêves, de sécheresse et d’abondance, de magie et de rationalité, chaque espace perçu comme un bloc, on pourrait approcher cette maison à vol d’oiseau,chaque personnage s’y maintient figé ou en mouvement, l’espace où retentit le moteur d’une voiture.

Un commentaire à propos de “autobiographies #08 | vol d’oiseaux”

  1. Beau texte. Et ces détails qui permettent de voir, d’entrer dans les espaces, ce qui s’y passe. Merci.