#Rectoverso # 03 | de l’une à l’autre

Il y a toi

Il y a de quoi faire et tout ce qui va avec

Il y a le sang : celui du dedans qui circule dans les veines et vaisseaux et celui du dehors quand on n’arrive pas à comprendre qu’il sorte de son lit

Il y a les balançoires, livrées aux enfants. Elles bercent leurs rêves

Il y a le jardin des retrouvailles à l’ombre d’un nouveau rendez-vous Léger

Il y a le pronom impersonnel dont s’est emparé Philou dans son poème : il pleut. Qui ça, il ? Et la suite logique qu’il nous laisse après les larmes de la pluie et les nôtres

Il y a ce qui palpite au bord du petit bassin : les ailes d’un papillon blanc

Il y a l’endroit où je serai vendredi, le temple des obsèques, sans avoir vraiment encaissé le choc de la disparition brutale

Il y a la fenêtre ouverte sur le terrain des enfants qui, de génération en génération reprennent en jouant les questions et réponses d’un autre temps : où sont les serfs ? Dans la forêt. Qu’est-ce qu’ils y font ? Ils y travaillent. A quel métier ? De charpentier. Faut-il les tuer ? (on court, ici ou là, selon la réponse. Les enfants à l’instant disent non)

Il y a ce qui échappe aux injonctions

Il y a le passage de l’écureuil dans un sycomore de la cité

Oui la douceur d’un soir entre deux catastrophes

Oui la cime du peuplier tout près

Oui ce que la nuit entraine dans le sillage des derniers appels

Oui il y a ceux qui parlent pour ne rien dire

Oui les autres

Oui le bleu-gris qui auréole ton travail et l’ile de Sieck : mystère de la présence

Oui la route

Oui je repars

A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

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