A propos de Françoise Breton

aime enseigner, des lettres et du théâtre, en Seine-Saint-Denis, puis en Essonne, au Cada de Savigny, des errances au piano, si peu de temps pour écrire. Alors les trajets en RER (D, B, C...), l'atelier de François Bon, les rencontres, les revues, ont permis l'émergence de quelques recueils, nouvelles, poèmes. D'abord "Afghanes et autres récits", puis en revues "Le ventre et l'oreille", "Traversées", "Cabaret", "La Femelle du Requin"... Mais avant tout, vive le collectif ! Création avec les anciens élèves d'Aulnay-Sous-Bois de la revue numérique Les Villes en Voix, qui accueille tous les textes reçus, photos, dessins, compositions sonores...

dialogue #02 | seule en scène

Mais qu’est-ce qui t’a pris de m’emmener là. Le soleil dans la figure après la longue séance dans le noir, où cette femme parlait parlait, tu ne songeais qu’à te rendre dehors, tu réclamais une cigarette alors que tu n’as jamais fumé. Tu as commencé à partir juste en sortant de cette salle de spectacle au beau milieu de l’après-midi, Continuer la lecturedialogue #02 | seule en scène

vers un écrire-film #07 | trois heures vingt-huit dans le petit salon, bulbe de sons

C’est le temps de la recherche, les yeux s’ouvrent dans le jet brusque d’une explosion de lumière, un film d’action réduit au silence, coule sans braire du téléviseur. Chaque nuit dédiée au souffle brusque des lumières, le salto des images pour y piéger les insomnies. Toujours vers les trois heures passées, trois heures vingt-huit à chaque réveil, l’horloge interne crispe Continuer la lecturevers un écrire-film #07 | trois heures vingt-huit dans le petit salon, bulbe de sons

vers un écrire-film #05 | les cellulaires

Je veux saisir le moment où tu te décides enfin à sortir, parce qu’il faut bien accepter de sortir parfois, aller acheter le pain, faire cet effort douloureux de s’habiller, de voir la lumière, rentrer dans le flot du bruit souple comme une liane devineresse autour de toi, ce n’est pas jour de marché dans ta tête, mais jour du Continuer la lecturevers un écrire-film #05 | les cellulaires

dialogue #01 | incursion sourde en RER

Avec la patience d’un rétroviseur, on accepte d’avancer, souple tigre, yeux d’airain, pour rentrer calmement dans la colonne, franchir le tourniquet, contre ceux qui collent pour passer. Rentrer dans la danse, enjamber la première rame. Ce mouvement du genou, l’effort des hanches, tout en s’efforçant de ne pas basculer, bousculer l’autre, qui serait agacé, furieux, se remplirait de sang, ouvrirait Continuer la lecturedialogue #01 | incursion sourde en RER

hors-série #impératif | rejoins le tiers de toi qui sait

Compagnie Folhéliotrope

Rejoins le tiers de toi qui sait, ne te soulève qu’au pas des morts, si l’pas de toi ne vaut plus rien, rejoins la sœur des conifères, la saveur maigre des colères, rejoins la brousse des folies qui te veulent chaud dans leur dédale, rejoins le ventre et les artères quand la nuit tombe sur le monde, rejoins la digue Continuer la lecturehors-série #impératif | rejoins le tiers de toi qui sait

vers un écrire/film #01 | le tunnel

Par petites gorgées, le café dilué descend dans la poitrine, circule en dedans, substance qui visite, aide à accueillir un jour nouveau. Il serre le verre de cantine, assis face à la fenêtre qui donne sur la rue vide. Il attend. Il s’est sans doute levé trop tôt, ou trop tard peut-être, le réveil n’est plus un principe d’arrache-pied comme Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | le tunnel

vers un écrire film #04 | la danse de la peur

Quand le grain de pluie fait son staccato de rue, y geignant de sa grisaille affreuse, tu sais d’emblée que l’estomac sera tordu d’aigre-doux, légèrement opaque, pressé d’en finir, cherchant l’absolution en fin de journée. Le dernier ding qui sonne la fin des cours, la fin des cris, la trêve des ricanements, l’œil de biais sur les visages, le corps Continuer la lecturevers un écrire film #04 | la danse de la peur

vers un écrire/film #02 | l’eau bouillante

Par la fenêtre l’odeur est de sucre et de curry, le tout monte des marmites, et plus bas encore les excavations rances que forment les poubelles renversées, beau séjour des princes et des rats, coléoptères et corneilles qui ne migrent plus mais s’installent en rapaces familiers dans les cours, on y sent leurs yeux quand on descend les derniers étages Continuer la lecturevers un écrire/film #02 | l’eau bouillante

vers un écrire/film #03 | personnages de ma banlieue

Petit matin du premier jour de paye, c’est jour manège, jour foudroiement, elle sort dans le couloir tous les flocons d’une robe, les pas crépitent, le môme Sandro, casquette de foot fichée sur la tête, descendent en cavalant les cinq étages de marches, ne prendront pas l’ascenseur aujourd’hui, le cœur en tiroir, les jambes fertiles, vont courir piétons filants sur Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | personnages de ma banlieue

autobiographies #11 | la plaque électrique

On l’installe toujours sur le bord de l’évier, une planche surélevée, ou encore trouvée dehors, une énorme ardoise à cause de toujours la crainte du feu, on la pose sur le lave-linge quand l’espace en prête un peu, mais on a rarement de lave-linge, alors c’est au-dessus du frigo. Franchement neuve, elle fait craindre l’explosion soudaine de la prise multiple, Continuer la lectureautobiographies #11 | la plaque électrique